Samedi 9 avril, des milliers de manifestantEs ont protesté dans les rues de Strasbourg contre la loi travail. En fin de manifestation, les forces de police, après des tentatives de provocation et d’intimidation et usant allègrement de la matraque et du gaz irritant, s’en sont prises sauvagement à plusieurs militantEs et ont interpellé quatre d’entre eux-elles. Ils n’ont pas hésité à encercler le camion sono de la CGT où une militante poursuivie s’était réfugiée. Au final, l’opération de répression, dont les images montrant des policiers bientôt rejoints par une patrouille sentinelle ont alimenté les réseaux sociaux, s’est soldée par 4 interpellations aboutissant à un placement en détention, ainsi que des peines de prison avec sursis augmentées de fortes amendes en faveur des flics constitués partie civile.
C’est seulement au milieu du mois de juin, soit plus de deux mois après les faits, que notre camarade Burak Sayim, étudiant à Strasbourg et militant du NPA, apprenait que lui aussi serait poursuivi. Très vite, le soutien s’est organisé autour de Burak, avec notamment une pétition de soutien signée par plus de 2 600 personnes (dont une soixantaine de personnalités nationales et locales) et quatorze organisations (politique, syndicale et associative). Une campagne de collage d’affiches et de distribution de tracts est organisée, ainsi qu’un rassemblement le jour du procès devant le tribunal.
Le procès a eu lieu mardi 6 septembre. Sur la seule base du témoignage des flics et sans preuve, notre camarade a été reconnu coupable et condamné à un mois de prison avec sursis et 400 euros d’amende : plus sévère que les réquisitions du procureur... Cette peine exemplaire traduit le caractère politique de la répression féroce du mouvement social. Elle a pour but d’intimider, violenter et condamner la jeunesse, les salariéEs et les chômeurEs qui combattent la politique antisociale et répressive du gouvernement Hollande-Valls. Plusieurs autres militantEs anti-loi travail ont été lourdement condamnés et d’autres poursuivis.
Le prochain procès a lieu le 15 septembre. La calendrier judiciaire s’accélère et les condamnations s’enchaînent les unes après les autres. Dans ce contexte, il est urgent de s’organiser politiquement face à la répression.