Publié le Vendredi 27 juillet 2012 à 14h58.

Texte I

Ce texte est le même que le texte F, avec deux différences, indiquées comme amendements I-1 et I-2. 

Cette conférence nationale ouvre un large débat sur le bilan des premières années du NPA, sur les moyens de surmonter la crise que nous connaissons et les ruptures qu’elle a entraînées. Il appartiendra au congrès de poursuivre ce débat et d’y apporter des réponses.

Ensemble, nous voulons nous engager dans une nouvelle phase de construction du NPA. Cela exige des bilans, des clarifications, des discussions sur le fonctionnement, plus largement sur notre projet et les moyens de surmonter nos faiblesses politiques, organisationnelles, démocratiques et de direction. Dans le cadre de la préparation du congrès, c’est à partir des comités, sans préalables de tendances, en renouant avec le cadre des expériences collectives, que nous pourrons élaborer ensemble les voies et moyens de donner une réalité politique, militante, une dynamique à la hauteur de notre projet.

AMENDEMENT «I-1»:

La CN des 7 et 8 juillet réaffirme la nécessité d’un parti anticapitaliste indépendant œuvrant au rassemblement des forces anticapitalistes. Le FdG a polarisé sur la candidature de JLM à la présidentielle une défiance certaine vis-à-vis du PS. La dynamique militante de sa campagne et la proximité des thèmes avec nos mesures d’urgence nécessitent que l’on mène une politique spécifique en direction de ce mouvement. Si la non-participation gouvernementale est à noter, les prises de position de ses instances dirigeantes refusant de se situer en opposition au gouvernement Hollande/Ayraud et leur volonté d’infléchir la majorité de gauche en y participant, recyclent la vieille formule de «soutien sans participation». Ce positionnement ne répond pas aux besoins de la situation qui appelle à préparer la contre-offensive contre l’austérité. Il correspond à un projet politique réformiste antilibéral qui s’accompagne de rapports ambigus vis-à-vis du PS et d’une politique prisonnière souvent des institutions auxquelles PCF et PG participent. Pour toutes ces raisons essentielles, le NPA n’intègrera pas le FdG même si un travail est possible et nécessaire avec lui et ses militantEs.

La CN des 7 et 8 juillet réaffirme la nécessité d’un parti anticapitaliste indépendant œuvrant à un rassemblement des forces anticapitalistes pour la transformation révolutionnaire de la société. Le Front de Gauche qui a polarisé sur la candidature de JLM aux présidentielles une forme de défiance vis-à-vis du PS ne peut être le cadre de ce rassemblement. Le positionnement actuel de ses instances dirigeantes sur le «ni participation gouvernementale ni opposition», ainsi que sa volonté d’infléchir la majorité de gauche en y participant recyclent la vieille formule de «soutien sans participation». Ce positionnement ne répond pas aux besoins de la situation, qui appelle à préparer l’offensive contre l’austérité. Elle est la conséquence de son projet réformiste antilibéral, des liens qui unissent les directions du PCF et du PG dans le rapport aux institutions. Pour toutes ces raisons essentielles, le NPA n’intégrera pas le Front de Gauche. Notre indépendance vis-à-vis de ce courant est donc la conséquence de nos désaccords programmatiques et pratiques, même si un travail est possible et souhaitable avec lui et ses militants. Cette indépendance est indispensable pour notre intervention, mais également pour influencer celles et ceux qui, en son sein, cherchent une réponse aux contradictions de leurs propres mouvements.

Une nouvelle situation s’ouvre en France et en Europe. La crise économique, sociale s’aggrave et fait actuellement vaciller l’UE et la zone euro. Les accélérations politiques récentes en Grèce illustrent les conséquences possibles de cette crise qui plonge des millions de travailleurs dans la précarité. La crise écologique, qui se combine à ce chaos, s’amplifie et menace l’équilibre de la planète. Tous les jours le capitalisme broie et détruit pour ses seuls profits. Cette situation produit des effets contradictoires avec d’un côté une remontée de la lutte des classes (mobilisations sociales européennes, mouvement sur les retraites, mobilisations sectorielles régulières…) et de l’autre, un recul social favorisant un enracinement des forces d’extrême droite. Ce climat a contribué à renforcer l’attentisme vis-à-vis du gouvernement, encouragé par les liens qui existent entre les partis institutionnels et les directions syndicales.

Le NPA milite pour une politique d’unité d’action systématique avec toutes les organisations du mouvement ouvrier, partis de gauche, syndicats et collectifs. Cette politique unitaire doit s’ancrer dans la lutte pour les revendications immédiates: contre les plans de licenciements, sur les salaires et les conditions de travail, sur les conditions de vie: santé, logement, transports, sur les questions écologiques (nucléaire, gaz de schiste…), contre les discriminations, pour la défense des services publics et dans la solidarité avec les peuples qui se battent contre l’austérité. Avec 400000 suppressions d’emplois prévus dans les mois à venir, la question de l’emploi semble la priorité à cette rentrée, dans le privé comme dans le public, elle pose la question de l’interdiction des licenciements et de la réduction massive du temps de travail. La montée des idées réactionnaires, des préjugés xénophobes et racistes et de l’extrême droite appelle également une riposte unitaire et durable à la hauteur des enjeux. Nous contribuons à la création de collectifs unitaires pour mener et soutenir les luttes sur tous ces terrains. Nous prenons des initiatives, soutenons les luttes et l’auto-organisation des mobilisations sans faire de la réalisation de l’unité un préalable. Contre l’éparpillement des résistances nous portons la perspective du Tous ensemble et de la nécessaire unification des luttes, avec une critique sans concession vis-à-vis d’un dialogue social qui vise à imposer la politique libérale du gouvernement.

A partir de l’expérience des luttes elles-mêmes, et des différentes formes de radicalisation, notre objectif est d’agir avec toutes les forces qui ne participent pas et ne soutiennent pas la majorité présidentielle et de construire un front politique de lutte et d’action. Dans ce sens, le NPA œuvre à la construction d’une opposition à la gauche du gouvernement Hollande Ayrault. Ce combat ne peut être le fait de nos seules forces. Nous nous adressons, nationalement et localement, à l’ensemble des forces de gauche qui ne sont pas au gouvernement (Front de gauche, Alternatifs, LO, AL, MOC…) ainsi qu’aux mouvements politiques des quartiers populaires ou aux organisations du mouvement social qui souhaiteraient participer à la construction de cette démarche. Avec le Front de Gauche cette démarche revêt un caractère spécifique notamment sur la nécessité d’une pleine indépendance vis à vis du gouvernement et d’une opposition concrète à sa politique. Nous prendrons également appui sur les expériences localesexistantes (collectifs unitaires, comités de liaisons…). Ce front d’opposition unitaire, quel que soit le nom qu’on lui donne, doit pouvoir se construire autour de mesures sociales, écologiques et à travers des résistances concrètes aux politiques d’austérité. Nous soumettons à la discussion des axes de convergences et d’actions possibles: abrogation des mesures prises sous Sarkozy, des grands projets (LGV, EPR, Notre Dame des Landes…), lutte contre la ratification du pacte européen de stabilité budgétaire, contre les licenciements, les salaires, coordination de la lutte contre l’extrême droite…

Une telle opposition ne pourra qu’être le résultat de confrontations politiques, de différenciations dans les luttes et les mobilisations. Il n’y a pas déconnexion entre unité d’action et opposition de gauche. C’est à travers des tests pratiques que nous verrons si les différents courants s’adapteront ou non à la mise en place de l’austérité, s’ils chercheront à construire et étendre les mobilisations, à sortir du «dialogue social» pour affronter les socio-libéraux…En nous adressant à l’ensemble des organisations qui ne participent pas au gouvernement, en interpellant le front de gauche, en engageant une large discussion publique et actions communes nous entendons peser sur ces évolutions, pour la construction d’une opposition de gauche. 

Dès maintenant, et dans l’optique de la préparation de la rentrée, une des priorités est de mener une campagne anticapitaliste sur la base de ses propres mots d’ordre et de son plan d’urgence pour sortir de la crise. Nous voulons nous tourner résolument vers l’extérieur en popularisant notre programme anticapitaliste dans les combats du quotidien en inscrivant nos solutions politiques, plus que jamais, au-delà de nos propres frontières, dans la perspective de la construction d’une autre Europe, des travailleurs et des peuples. Cette campagne sera également l’occasion de vérifier dans l’action les possibilités concrètes pour avancer vers une nouvelle phase du regroupement des anticapitalistes, au-delà de nos rangs.

AMENDEMENT «I-2»

Enfin, la CN décide de mener en vue du congrès une large réflexion sur nos modes de fonctionnement, dans l’objectif de remobiliser le NPA, de redonner l’initiative aux comités, en partant de nos principes fondateurs et en renouant avec la démarche qui a fait la force du NPA à sa fondation.

Enfin, la CN décide de mener en vue du congrès une large réflexion sur nos modes de fonctionnement en partant de nos principes fondateurs et de la démarche qui a fait la force du NPA à sa fondation: la discussion à tous les niveaux de l’organisation, et avec sa frange sympathisante, de comment construire un parti pour la transformation révolutionnaire du 21ème siècle, de comment donner la priorité à l’intervention dans la jeunesse les quartiers populaires et les entreprises, de reconstruire un projet stratégique. Après trois ans d’activité essentiellement électorale, la discussion doit aussi porter sur nos priorités, la nécessité de subordonner les élections à l’intervention dans les luttes de la classe ouvrière et des couches populaires, au niveau des entreprises, des quartiers, des lycées et des universités. La défense d’une politique anticapitaliste et de lutte de classe en toutes occasions, en tant que parti mais aussi dans toutes nos interventions, quelles soient syndicales, dans des collectifs ou des associations populaires est une nécessité.

Il faudra revoir nos modalités de débat, d’élaboration collective, et discuter du renouvellement de nos pratiques militantes, afin que le NPA soit «un outil pour rassembler, pour gagner en efficacité dans le combat collectif», pour construire un parti pour la transformation révolutionnaire de la société. L’université d’été sera une étape de cette remobilisation.

Notre parti cherche à faire vivre le meilleur des traditions du mouvement ouvrier, socialiste, communiste, écosocialiste, libertaire, révolutionnaire… Il est porteur d’un projet d’auto-émancipation pour bâtir une société socialiste, autogestionnaire et écologique. Résolument tourné vers l’extérieur, vers les entreprises, la jeunesse, les quartiers, le NPA agit plus que jamais pour la construction d’une force politique pour les exploités et les opprimés.