- La candidate du RN ne veut pas augmenter le SMIC. Comme tous les autres candidats (Pécresse, Zemmour, Macron), elle propose la solution labellisée par le MEDEF : « Permettre aux entreprises une hausse des salaires de 10 % (jusqu’à 3 SMIC) en exonérant cette augmentation de cotisations patronales ». Elle est très proche de Macron avec cette proposition, lui qui veut permettre le versement d’une prime nette de cotisations. Dans les deux cas, c’est si les employeurs le veulent. L’absence de paiement de cotisations patronales rendrait ces augmentations neutres pour la sécurité sociale.
- Les chômeurEs et les plus pauvres n’ont aucune place dans le programme de Marine Le Pen. Elle ne compte pas revenir sur la réforme de l’assurance chômage, qui a considérablement réduit le niveau de l’Aide au retour à l’emploi. Dans la lignée de l’action de Macron, Le Pen compte continuer de criminaliser les chômeurEs en créant un « ministère de la lutte contre les fraudes ».
- Macron avait supprimé l’Impôt de solidarité sur la fortune sur sa partie financière, Marine Le Pen compte le rétablir… mais en supprimant sa partie immobilière pour favoriser « l’enracinement » des riches. Déjà que la rente immobilière est, dans ce pays, l’apanage d’un petit pourcentage de la population, elle serait encore plus attractive avec Le Pen. Les riches ne seraient pas davantage taxés par elle qu’ils ne l’étaient par Macron.
- Les jeunes riches seraient encore plus riches : Le Pen compte supprimer l’impôt sur le revenu pour les moins de trente ans, sans conditions de revenus. Les consultants surpayés de McKinsey et autres jeunes loups sortis d’écoles de commerce à 3 000 euros mensuels peuvent la remercier pour cette belle ristourne. Quant aux autres, ils ne sont pas concernés : en particulier la moitié des ménages, celle qui gagne trop peu pour payer l’impôt sur le revenu.
- L’autre obsession de Marine Le Pen, comme Macron et Zemmour, est la baisse de l’imposition de l’héritage : une mesure qui ne bénéficierait qu’aux Français aisés, les autres héritant peu ou pas du tout.
- Exonérer les donations des parents mais aussi des grands-parents à leurs enfants et petits-enfants jusqu’à 100 000 euros par enfant tous les dix ans.
Marine Le Pen, souvent présentée comme la candidate des « petites entreprises » contre les gros patrons, est tout à fait au diapason des intérêts du patronat de toute taille et tout type. On l’a vu, ses mesures de « pouvoir d’achat » ne font pas passer les actionnaires à la caisse, qu’il s’agisse de ceux des entreprises qui n’augmentent pas les salaires ou de ceux des grands groupes comme Total qui s’engraissent sur le dos des consommateurs. En outre, elle a prévu de leur accorder les cadeaux suivants :
- Conformément aux revendications du Medef, la candidate veut baisser les « impôts de production » et supprimer la Cotisation foncière des entreprises (CFE), soi-disant pour protéger les « PME locales » (toutes les PME sont locales mais passons), ce qui bénéficierait à toutes les entreprises.
- Elle compte supprimer l’impôt sur les sociétés pour les entrepreneurs de moins de 30 ans pendant les cinq premières années « pour éviter leur départ à l’étranger ».
Source : Frustration Magazine