Macron et son gouvernement visent sans surprise à revenir à « la normale », en particulier par l’injection massive d’argent public dans le redémarrage de l’économie, contribuant ainsi au maintien de profits juteux pour les patrons. Mais leur retour à « la normale », c’est aussi le retour des vieilles recettes sécuritaires, amplifiées dans le cadre de la crise sanitaire.
Le gouvernement refuse de mettre les moyens humains et matériels dans la santé publique pour faire face aux besoins. En corollaire, il fait appel à la « responsabilité individuelle » de chacunE, qui serait seul comptable de sa santé et de celle des autres : en instillant la peur, par l’impossibilité à se faire tester vite, par la publication en boucle de chiffres de la maladie, et aussi de ceux de la délinquance (!), par les consignes parfois contradictoires et les interdictions multiples.
Refuser une société du tout-répressif
Les manquements à la protection sanitaire individuelle sont durement sanctionnés : 135 euros à la première absence de masque obligatoire dans certains espaces, peine de prison avec sursis à la quatrième... Mais les plus harcelés restent toujours les habitantEs des quartiers populaires soumis au quadrillage et au racisme policier, contre lequel des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées en juin dernier, ainsi que les migrantEs et les sans-papiers, dont beaucoup ont été en « première ligne » face au Covid et qui continuent de subir le harcèlement policier.
Le gouvernement développe consciemment un climat délétère d’insécurité sociale, fait de défiance, de division, de casse des liens sociaux et de la solidarité.
Arguant de la nécessaire protection sanitaire, il tente de nous habituer à toujours plus de contrôle sur nos libertés, d’intrusion dans nos vies et, finalement, à une gestion sécuritaire pérenne de la société.
Pour Darmanin, il s’agit d’imposer son hyper présence sur l’ensemble du territoire pour « réaffirmer l’autorité de l’État » et « remettre du bleu dans la rue [car] ça rassure les honnêtes gens »... Les syndicats de policiers sont satisfaits, ils estiment avoir « enfin » été entendus. En effet, au mépris des nombreux avis négatifs du Défenseur des droits et de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), les armes utilisées dans les guerres seront toujours autorisées dans le maintien de l’ordre, comme les LBD ou les grenades de désencerclement, qui seront néanmoins remplacées par un nouveau modèle « réputé moins dangereux », parole de Darmanin !
Combattre la poussée islamophobe
Après l’agitation autour des listes « communautaires » aux municipales, « l’ensauvagement » de certains territoires et la nécessité d’éviter la « guerre civile », Macron annonce un projet de loi contre le « séparatisme », « islamiste » essentiellement, qui sera en débat à partir de cet automne. De quoi renforcer encore un peu plus la stigmatisation des musulmanEs et leur discrimination, et tenter de masquer le développement inédit de la pauvreté et des inégalités, des plans de licenciements massifs, de la casse de tous nos biens communs… et de nos luttes.
Exigeons :
~ La fin de la répression, contre la contestation en général et contre les secteurs militants en particulier
~ La fin de l’impunité pour les crimes policiers, et le désarmement de la police
~ L’abandon du projet de loi « séparatisme » en luttant contre l’islamophobie et toutes les formes de racisme
~ L’ouverture des frontières, la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de touTEs les sans-papiers