Ce CPN avait deux dimensions principales: permettre une discussion approfondie sur la situation politique et sociale et lancer les débats de congrès.
Pour tenir ce double objectif, l'ordre du jour prévoyait à la fois une discussion en plénier à propos de la rentrée et un travail en commissions organisées autour des différents textes qui seront débattus et soumis au vote des militantEs lors des assemblées électives.
Difficile de retracer en quelques mots plusieurs heures de débats riches et divers au sujet de la rentrée. La résolution, votée par une très large majorité en constitue la matérialisation, livrant une analyse des contradictions et des potentialités de la situation et indiquant l'orientation du NPA ainsi que ses tâches immédiates. Un large accord se fait sur la caractérisation d'un contexte déterminé par les politiques d'austérité déployées partout en Europe, et qui en France combine crise sociale et crise politique, autour de l'affaire Woerth-Bettencourt. Cette dernière rend d'autant plus possible une victoire dans l'affrontement décisif que constitue la bataille des retraites. Elle produit également une fuite en avant vers l'extrême droite, avec le déploiement d'une politique sécuritaire et ouvertement raciste. Sur l'ensemble des fronts ainsi définis, la grande majorité des membres du CPN confirment le choix de développer au maximum les cadres unitaires pour défaire la droite et le patronat, et en particulier de mettre toutes les forces du NPA dans la préparation du 23 septembre et de ses suites. Notons également qu'une majorité du CPN a choisi de renforcer la dimension écologique de l'analyse et la lutte contre les précarités avec, prochainement, la réforme de l'UNEDIC dans les revendications mises en avant, y compris dans la bataille des retraites. Car si le NPA est investi dans tous les cadres unitaires, il constate les divergences qui se font jour à gauche et défend la perspective d'une alternative anticapitaliste, notamment sur la base du document intitulé «Nos réponses à la crise».
Celui-ci est l'un des documents discutés dans le cadre du débat de congrès qui s'ouvre. Les discussions ont permis d'améliorer et d'enrichir le texte tel qu'il avait été présenté lors des assemblées régionales au mois de juin. Un texte alternatif est en cours de rédaction par les camarades issus de l'ex position B. Du côté du débat d'orientation, la poursuite des échanges, l'évolution de la situation et les votes du CPN ont pour l'heure produit trois options différentes entre lesquelles les militantEs vont être amenés à choisir. Une série de projets de motions sur le thème «religion, laïcité, féminisme» ont également été présentés, sans vote puisque l'organisation doit maintenant s'en saisir.
Concernant les statuts, une majorité du CPN propose aux comités de conserver des statuts provisoires, ce qui donnera le temps d'avancer dans la construction du parti en se donnant la possibilité de les adapter si besoin. La décision a été prise de réfléchir également au fonctionnement du NPA, ce qui englobe les questions de démocratie, la place des comités, des commissions, de la direction, du rôle de chacun, afin de mieux travailler ensemble et de décider collectivement de la manière dont nous voulons nous organiser. L'objectif pourra être à terme d'établir une charte de fonctionnement.
Les versions ultimes de ces motions, telles qu'elles seront soumises au vote des assemblées électives, seront actées au mois de novembre, après débats et propositions de modifications des comités. Ce délai est notamment permis par la décision de reporter le congrès d'un mois. En effet, il a d'une part semblé que le NPA devait être en mesure de mettre toute son énergie dans les échéances de la rentrée sociale, et d'autre part qu'il fallait faire en sorte que les militantEs s'approprient réellement les textes et les débats. Le premier congrès du NPA aura donc lieu les 10, 11 et 12 décembre 2010.
Ingrid Hayes, Myriam Duboz