Publié le Jeudi 29 septembre 2011 à 21h46.

CPN des 24 et 25 septembre : se tourner vers l’action

Le CPN rassemble les militants élus pour décider des orientations du NPA. Nous avons débattu de la rentrée, de la crise et des campagnes qui peuvent être menées sur ces thèmes. Ce CPN a aussi servi à lancer la campagne présidentielle autour de Philippe Poutou.

Comme ces derniers mois, les débats ont été difficiles mais avec à chaque fois des conclusions visant à tourner l’organisation vers l’extérieur.

Crises du capitalismeLe CPN a constaté l’approfondissement de la crise, concrétisé par les différents plans de rigueur en Europe, la panique du secteur bancaire, les plans de licenciements, la crise énergétique ou encore la montée de l’extrême droite. Les mobilisations en Europe contre les politiques antisociales et les 60 000 manifestants à Tokyo contre le nucléaire montrent que des résistances existent, même si, en France, la défaite sur les retraites pèse encore. Cependant, plusieurs éléments indiquent un affaiblissement du gouvernement : la grève du 27 septembre dans l’éducation, la crise au sein de l’UMP autour des « valises de Karachi » et les élections sénatoriales. Si nous n’en sommes pas encore à une riposte organisée, des éléments existent pour modifier le rapport de forces.

Une campagne contre la detteLe CPN a décidé le lancement d’une campagne contre la dette. Celle-ci est une véritable arme de guerre sociale, un transfert de richesses des couches populaires vers les banquiers. En 2011, 142 milliards d’euros lui sont consacrés. La discussion a permis d’atténuer les divergences. Il a ainsi été décidé de contribuer à une campagne unitaire de masse à partir des divers collectifs actuellement existants. Les points d’appui sont nombreux : la révolte contre l’austérité, l’idée qu’il faut arrêter de payer la dette en attendant de mettre le nez dans les comptes. Le NPA défendra l’annulation de la dette, l’ouverture des livres de compte et la saisie des banques, parce que ce n’est pas notre dette et que pour répondre à la crise, il faut ôter le pouvoir aux banques. Cette campagne démarre dès les manifestations du 11 octobre, les multiples échéances du 15 octobre, la manifestation contre le G20. Le NPA fera aussi le lien avec les autres dimensions de la crise du capitalisme, en particulier la crise énergétique, notre solidarité avec les révolutions arabes ou les mobilisations contre les licenciements.

Lancer la campagne PoutouCe CPN a aussi été l’occasion de lancer la campagne présidentielle, même si des divergences existent toujours et que des camarades y restent opposés. L’axe fondamental décidé par le CPN est le suivant : « Ce n’est pas aux salariés et à la population de payer la crise globale du capitalisme, il faut virer Sarkozy et sa majorité sans faire aucune confiance au PS et à ses alliés, qui annoncent une austérité de gauche.Nous voulons faire entendre la voix des sans voix, de ceux qui refusent de continuer à subir la crise, la voix des exploités et des opprimés. Nous entendons défendre un programme d’urgence contre la crise du capitalisme, un programme de lutte, […] un programme de rupture avec ce système. […] Cette campagne est aussi l’occasion de relancer la dynamique d’un rassemblement anticapitaliste, du rassemblement de toutes celles et tous ceux qui veulent œuvrer à une transformation révolutionnaire de la société, dont le NPA n’est qu’une étape. » La discussion a été approfondie concernant les axes précis que nous défendrons et le matériel que nous prévoyons. Une commission d’organisation de la campagne a été élue. Ce dernier élément a produit des tensions, des camarades craignant que cette commission ne concurrence les cadres démocratiques de l’organisation. Pour la majorité, il s’agit simplement d’un outil pour répondre aux nombreuses tâches politiques et techniques qui découlent de la campagne. Mais elle respectera les cadres démocratiques de l’organisation, elle travaillera sous le contrôle et la responsabilité du CPN et du comité exécutif (CE).

Éléments de fonctionnement interneUn nouveau CE a été élu. Il passe de 31 à 26 membres et reflètera les votes de la conférence nationale de juin dernier.Enfin, afin de relancer les débats dont le NPA a besoin, deux chantiers ont été ouverts. Un premier sur les statuts et le fonctionnement. Le second sur les débats stratégiques. Ce CPN ne règle pas tous les débats. En prenant des décisions qui engagent toute l’organisation dans les campagnes contre la dette et pour l’élection présidentielle, en redémarrant les débats internes sur la stratégie et les statuts, l’objectif est de construire une organisation vivante, qui débat et se tourne vers l’extérieur.

500 signaturesUne motion a été votée concernant la recherche des parrainages administratifs des maires pour la campagne présidentielle. Sans eux, la visibilité du NPA serait compromise pendant six mois. Le CPN a donc décidé d’accélérer la mobilisation pour trouver les signatures, en particulier lors des vacances scolaires de novembre et les deux week-end qui les précèdent.

Antoine Larrache