Ce Conseil politique national revêtait une importance particulière pour plusieurs raisons : l’accentuation de la crise, ses conséquences dramatiques et la place qu’elle prend dans le débat politique, la campagne présidentielle, les divisions et tensions internes que cette dernière suscite en notre sein. Il nous fallait réussir l’exercice difficile de nous donner les moyens politiques d’aller jusqu’au bout dans la construction de notre campagne tout en préservant des relations démocratiques et vivantes avec nos camarades de la Gauche anticapitaliste, éviter les risques de rupture. Au cœur de la campagne, la criseLe débat et la résolution « Situation politique et sociale, notre campagne et nos tâches » visaient à faire le point, dans la continuité du dernier CPN, sur l’évolution de la situation sociale et politique dominée par l’approfondissement de la crise dont l’Europe est l’épicentre, la crise de la dette débouchant sur le début d’une récession, ses conséquences sur la situation politique. Loin d’une trêve électorale, Sarkozy et la droite choisissent d’inscrire la campagne dans le cadre d’une offensive redoublée contre la protection sociale, les salaires, le temps de travail, bref l’ensemble des droits et protections des salariéEs. Dans cette situation et avec, en toile de fond, une paralysie du mouvement ouvrier, le Front national représente plus que jamais un danger. Cette situation ne rend que plus indispensable la présence des anticapitalistes dans la campagne présidentielle pour développer un programme de lutte, un programme en rupture avec les politique d’austérité visant à baisser le coût du travail sous couvert de compétitivité : battre Sarkozy et infliger un camouflet au FN mais sans accorder la moindre confiance à Hollande.
La Gauche anticapitaliste a déposé un texte centré sur une appréciation très négative de la campagne de Philippe Poutou et une appréciation positive de la dynamique qui se crée autour de Mélenchon, texte concluant à la nécessité d’arrêter notre campagne. Ce texte n’a pas été soumis au vote. Divergences sur les élections législativesCette discussion s’est prolongée sur la question des législatives. Une résolution a été adoptée majoritairement. Elle comprend une orientation dans la continuité de notre campagne présidentielle, une politique de regroupement des anticapitalistes en toute indépendance vis-à-vis d’un gouvernement et d’une majorité parlementaire du PS et de ses alliés, ce dernier point marquant le désaccord vis-à-vis du Front de Gauche qui n’a pas clarifié cette question et indique la volonté du NPA d’assurer sa présence dans un maximum de circonscriptions.
Cette politique majoritaire s’associe au respect des droits de la minorité, la Gauche anticapitaliste, respect du droit à l’expérimentation comme par exemple dans le Limousin. Dans ce but a été décidée la mise en place d’une commission paritaire chargée de suivre collectivement les candidatures, de veiller à la fois au respect des choix des comités et à l’équilibre global des candidatures avec le souci de respecter les demandes financières de la minorité, les élections législatives étant à la base du calcul de la dotation de l’État aux partis politiques. Le prochain CPN devra définir les modalités de la gestion de cette dotation par la majorité et la minorité en garantissant les droits de cette dernière. Nos difficultés financièresLes difficultés internes, mais aussi la lourde mobilisation militante que représente la recherche des parrainages ne manquent pas d’occasionner des difficultés financières. La souscription a atteint moins de 60 % de l’objectif. Une commission financière pour assurer le suivi des finances du NPA et de ses structures proches, a été mise en place, adoptée à la quasi-unanimité par le CPN.
Nos tâchesSi les débats entre la majorité et la minorité se sont accompagnés de tensions, le travail en commissions a permis un débat ouvert, constructif, associant toutes les sensibilités autour des interventions dans la campagne dette, la lutte conte le Front national, nos initiatives dans les quartiers populaires… Une motion contre les violences policières a été adoptée par une large majorité. Une commission a été élue pour discuter du fonctionnement du NPA pour améliorer notre efficacité et les rapports démocratiques. Au centre de ces tâches, bien sûr, la mobilisation de l’ensemble des camarades pour réussir à être présent dans la campagne présidentielle en obtenant les 500 parrainages, tâche urgente car si nous franchissons le seuil de 400 signatures, un effort considérable est devant nous.
Une discussion sur le processus révolutionnaire dans le monde arabe introduite par la commission internationale est venue apporter à ce CPN une dimension internationaliste. Une façon aussi de souligner l’actualité du projet du NPA, le regroupement des anticapitalistes auquel, par-delà et à travers les divergences, tous ensemble nous voulons œuvrer.
Yvan Lemaitre