L’enjeu essentiel de ce CPN était de nous donner les moyens de consolider les acquis de la présidentielle à travers notre campagne des législatives, mais aussi de créer les conditions d’un réel débat démocratique pour sortir de la phase aiguë de notre crise interne provoquée par la décision des camarades animant la Gauche anticapitaliste de ne pas soutenir la campagne de Philippe Poutou et de voter Mélenchon.
Si nous avons réussi, pour l’essentiel le premier point, sur le deuxième, malheureusement, les choses sont pour le moins compliquées. La GA a fait preuve d’une attitude bien peu respectueuse de la démocratie. Elle n’a été représentée que par une petite dizaine de camarades alors que ses autres membres du CPN animaient une réunion nationale de leur courant. Ils ne sont venus que le dimanche essentiellement pour les votes ! Un pas de plus vers la rupture, du moins pour les animateurs de la GA, bien qu’ils aient dû repousser cette décision à juillet. Leur attitude n’a pas empêché le CPN d’assumer ses responsabilités. Nos perspectives après la présidentielleLa discussion à propos de la résolution politique a porté sur l’appréciation de la progression du FN, poussée à gauche ou surtout rejet de Sarkozy, la crise de la droite et ses conséquences, la dynamique du Front de gauche, notre propre campagne, ses acquis… Le débat qui a suivi en commissions sur le bilan organisationnel, l’écho rencontré à travers les activités, les meetings et réunions publiques a permis de mieux cerner les pas en avant accomplis pour rassembler l’organisation, trouver de nouveaux contacts, engager de nouveaux échanges. Malgré les difficultés et un score modeste, loin d’être marginalisé comme le prétendent nos camarades de la GA, le NPA et nos idées rencontrent une réelle sympathie, en particulier auprès de beaucoup de gens qui, tout en ayant voté Mélenchon, sont sensibles aux arguments et perspectives que nous avons développés.
La discussion s’est centrée sur deux points : quelles réponses vis-à-vis de la montée du populisme d’extrême droite et la construction d’une opposition de gauche à la gauche libérale se combinant avec une politique d’unité contre l’austérité. Les deux sont liées. Il ne peut y avoir de lutte contre l’extrême droite et la droite sans mettre en avant un programme d’urgence sociale et démocratique contre la politique d’austérité que va mettre en œuvre le futur gouvernement. Au cœur de cette discussion, l’approfondissement de la crise de l’Union européenne capitaliste et la crise politique qu’elle entraîne dont le rejet par le peuple grec de l’austérité imposée par la Troïka est le point fort. Plus de 300 candidatEs soutenuEs par le NPALes élections législatives seront l’occasion de populariser notre orientation : faire barrage à la droite et l’extrême droite, construire une opposition de gauche à la gauche libérale de gouvernement autour de l’urgence sociale et démocratique. Nous serons présents dans plus de de 300 circonscriptions dont une trentaine au compte de la GA et une vingtaine de candidatures unitaires. Cette campagne sera difficile, dominée par le vote utile, donner une majorité parlementaire à Hollande. Elle sera pour nous l’occasion de relancer le projet du NPA avec celles et ceux qui n’ont pas abdiqué, dans un contexte nouveau qui rend urgent le regroupement des anticapitalistes.
À propos d’Hénin-Beaumont, une motion soutenue par la GA proposait que le NPA ne se présente pas. Elle a été repoussée, ce qui a provoqué le départ d’une bonne partie de la GA préférant les gestes d’éclat à la discussion. Cette question des législatives était dépendante de la négociation financière engagée avec la GA sur la répartition du patrimoine transmis par la LCR. La majorité du CPN a jugé un accord indispensable pour que nous puissions avoir les moyens de nous présenter même si les modalités de négociations comme l’accord sont apparus à certains antidémocratiques et scandaleux. La GA de par ses positions dans l’ancienne LCR nous a imposé un accord sans rapport avec les réalités politiques de chacun. Si ce mauvais compromis nous permet de faire face à l’urgence, il ne suffit pas à assurer le financement de nos activités. Nous avons décidé de commencer dès maintenant la souscription 2012. Une minorité de camarades défendant, quant à eux, d’autres sources de financement pour ne pas avoir à dépendre de la GA ni devoir céder au chantage. Une réunion nationale des comités Le CPN a débattu de la forme et du déroulement de la réunion nationale des comités décidé lors du CPN précédent. Un CPN sur une journée le week-end des 23-24 juin enregistrera la ou les positions soumises à la discussion et au vote des comités et AG de comité. La réunion des 7 et 8 juillet aura à son ordre du jour le bilan de la séquence électorale et l’orientation du NPA dans la nouvelle période, jusqu’au congrès, en particulier le contenu que nous donnons à la perspective de la construction d’une opposition de gauche à Hollande. Un CPN ratifiera ses décisions.
Nous avons du travail, rassembler à travers la campagne des législatives en continuité avec la présidentielle, poursuivre le débat en imposant des rapports démocratiques pour, en juillet, relancer le projet du NPA.
Yvan Lemaitre