Le maintien de la plateforme 1 du dernier congrès n’est pas une décision anodine prise à la légère. Prise à l’unanimité des présentEs à notre réunion nationale du 11 avril, elle répond à une situation grave : le constat que le projet fondateur du NPA, construire un parti pour tous les anticapitalistes, est en danger.
Pour nous, les difficultés actuelles de notre parti n’invalident en rien ce projet motivé par des données de fond de la période. La situation n’a fait que s’aggraver depuis 2009, elle ne rend que plus nécessaire une démarche de reconstruction d’un mouvement ouvrier et social combatif, d’une nouvelle représentation politique des exploitéEs et des oppriméEs, d’un nouveau projet émancipateur. Cette démarche exige de nous à la fois unité et disponibilité.
Unitaire et radical
Unité, parce que l’expérience encore portée par de nombreuses équipes militantes impose de continuer de s’adresser aux militantEs du mouvement ouvrier organisé, à leurs organisations et à travers elles aux dizaines de milliers de salariéEs qu’elles continuent d’influencer. Ce qui se passe dans certaines unions départementales ou fédérations de la CGT, la crise à rebonds du Front de gauche en sont des illustrations. Nous cherchons à construire activement la résistance à la politique de ce gouvernement, pour une réelle opposition de gauche, un gouvernement menant une politique de rupture anticapitaliste.
Disponibilité et ouverture, parce que ce n’est pas de l’ancien, que ce soit du côté du PCF ou du Front de gauche dans son ensemble ou de Lutte ouvrière, que viendra une possibilité de reconstruire, mais du mouvement réel. Ce sont les mobilisations sociales sur plusieurs années qui ont permis dans des contextes différents la construction de Syriza ou de Podemos. Elles ont changé le rapport de forces, renouvelé les formes d’organisation, et permis l’émergence de nouvelle perspectives politiques.
Aujourd’hui en France, il n’y a pas (ou très peu) de mobilisations d’une telle ampleur, mais nous devons avoir cette disponibilité aux changements. Garder une capacité à en saisir l’essence, à travailler à en faire émerger un mouvement qui pose aussi la question de la redéfinition d’un projet émancipateur.
Pas faire moins de NPA, faire mieux le NPA
Notre projet doit rester la construction d’un parti pour la transformation révolutionnaire de la société, large, ouvert à différents courants idéologiques et à des nouvelles pratiques. La crise et ses différentes dimensions sociale, économique, démocratique et écologique, ne rendent que plus urgente la construction d’un parti expression et prolongement politique des différentes mobilisations et radicalisations, de leurs dynamiques subversives anticapitalistes.
Notre objectif est de maintenir un NPA utile, donc un parti qui ne soit pas dans l’auto-affirmation incantatoire mais en prise avec les luttes réelles, cherchant à les construire, ouvert aux opportunités pour la reconstruction d’une force militante anticapitaliste.
Pour cela, nous avons besoin d’un cadre collectif permettant de réfléchir « à haute voix », librement, de se tromper et de rectifier afin de de comprendre au mieux la situation, ses évolutions, ses contradictions, ses possibilités... et de se confronter à d’autres courants.
Dans une situation qui peut évoluer rapidement, c’est tout le NPA qui devrait affirmer sa volonté d’être pleinement partie prenante des débats et des expériences qui traversent aujourd’hui la gauche sociale et politique. Nous continuerons de proposer les actions, prises de position, initiatives qui nous semblent utiles, et de chercher à en convaincre la majorité des militantEs, tout en nous donnant les moyens de faire si besoin, c’est-à-dire ne rien s’interdire mais ne rien systématiser.
Bref, nous donner les moyens de continuer le NPA.
L’équipe d’animation de la P1