De Ewan McGregor, avec Ewan McGregor, Jennifer Connelly et Dakota Fanning. Sortie le mercredi 28 décembre 2016.
Il y a au moins deux raisons de faire une chronique d’American Pastoral. D’abord parce qu’il s’agit d’une adaptation d’un roman de Philip Roth, un authentique chef-d’œuvre, réédité aujourd’hui chez Folio et sur lequel nous reviendrons. D’autre part parce que l’histoire racontée ici, le parti pris du cinéaste, choix qui se tient, intéressera au plus haut point les lecteurs de l’Anticapitaliste.
Partant de la grande fresque de Roth, le film focalise sur son drame central : en 1967-1968, Merry, alors lycéenne prometteuse, est en guerre avec son milieu familial de la bourgeoisie démocrate et rejoint ceux qui deviendront The Weather Underground Organisation. Elle lira Marx et croisera Angela Davis... Ravagée par la guerre du Vietnam, solidaire de la lutte pour les droits civiques, d’une absolue sincérité et par esprit de conséquence, celle qui a été dans une relation fusionnelle avec son père va consommer la rupture en passant à la « propagande par les actes ». La bombe une fois posée, rien ne sera plus comme avant…
Mais tout est resté pourtant trop calme en nous, nous qui sommes devant l’écran : McGregor est resté trop à la surface des choses, trop loin de l’esprit du roman. S’il échoue à nous faire entrer « dans le paradis de la mémoire », titre qui regroupe les premiers chapitre du livre, c’est par manque d’engagement, par trop de « respect » de ce roman-monument des USA. L’art est difficile mais la tentative du cinéaste est bien plus qu’honorable.
Fernand Beckrich