De Steven Spielberg avec Tom Hanks, Mark Rylance et Scott Shepherd. Sortie le mercredi 2 décembre 2015
Le dernier film de Spielberg reprend un épisode réel de la guerre froide qui a vu l’échange d’espions soviétiques et américains. Une reconstitution exceptionnelle des années 1950, des vêtements aux voitures, aux rues, aux villes. On se délecte de passer d’un signe à l’autre de cette reconstitution. Jusque dans les rapport sociaux au sein de la famille, à la place de la femme reléguée à la gestion de la famille, et au service de son homme... Une suite de figures caricaturales et attendues propres au western.
Les deux mondes antagoniques ont leurs couleurs, leur météo : pour les Soviétiques le bleu, le froid, le gris, et au monde capitaliste, une ambiance coquette et pimpante complètement engagée dans les trente glorieuses et l’american way of life... Avec la pointe d’humour produite par la patte des frères Cohen au scénario.
Spielberg met en scène un Monsieur Tout-Le-Monde confronté à une épreuve qui devrait le dépasser mais qu’il assume en s’appuyant sur ses fondamentaux, la Constitution américaine et la démocratie. Une figure ultra classique du cinéma américain comme de chez Spielberg lui-même, ce qui lui permet une critique de la paranoïa américaine, du cynisme des machines bureaucratiques auquel notre héros est obligé de se confronter.
Hélas, le film ne tient pas ses promesses : le suspense et la critique s’estompent peu à peu, en même temps que Spielberg se perd et nous perd dans la nostalgie de l’Amérique idéalisée de son enfance. On en sort frustré et déçu.
Jean-Marc Bourquin