Film espagnol, 2 h, sorti le 22 juin 2022.
Au début du film, dans une ville où certains jeunes tabassent les immigrés, le dénommé Blanco, patron d’une entreprise d’instruments de pesage, fait un discours sirupeux à ses salariés à qui il explique qu’il les aime, qu’ils sont sa vraie famille même s’il est parfois amené à prendre des décisions douloureuses mais inévitables… et qu’il compte particulièrement sur eux dans les jours qui viennent car doit passer dans l’entreprise une commission chargée d’attribuer un prix qui augmentera le renom de la firme.
L’arbitraire d’un patron tout-puissant
Tout semble marcher comme sur des roulettes pour Blanco mais un salarié licencié s’est installé en face de l’entrée de la boîte avec des banderoles dénonçant le patron. Il y a aussi un cadre avec qui Blanco a des rapports compliqués et qui est de moins en moins en mesure de faire son travail – ce qui désorganise l’entreprise. Les ouvriers sont sommés d’adapter leurs heures de travail pour en réduire les conséquences.
Blanco est prêt à tout pour régler ces problèmes : de la fausse sympathie à des moyens plus frappants en passant par la mobilisation de ses relations dans la police, la presse et à la mairie. Son intérêt pour une jeune stagiaire de l’entreprise (il semble avoir pour habitude de les considérer comme des proies) va ajouter à ses difficultés.
Peu à peu au fil des quelques jours d’attente de la commission, se dévoile la réalité de Blanco : sous ses dehors de notable respectable de province, un cynique sans scrupule et manipulateur.
Javier Bardem met son talent au service du personnage de Blanco. On rit souvent en regardant cette tragi-comédie qui, pourtant, aborde certaines réalités d’un monde du travail où l’arbitraire d’un patron tout-puissant peut parfois s’exercer sans guère de limites.