D’Alice Rohrwacher. Film italien, 2h10, sorti le 7 novembre 2018.
Heureux comme Lazzaro est un conte fantastique construit en deux parties. On suit une communauté de paysans qu’une grande bourgeoise, reine du tabac, maintient en servage dans un coin reculé de l’Italie aux paysages époustouflants.
Prix du scénario à Cannes
Au tournant du film, l’escroquerie est démasquée, la communauté est raflée par la police et abandonnée dans la périphérie d’une grande ville dans un endroit impossible, miteux et gris. Au centre on trouve Lazzaro, sorte de candide, lui-même exploité par sa famille, que rien n’affecte. Il est le révélateur des turpitudes qui l’entourent. On s’accroche tout le long du film au regard et aux expressions de Lazzaro (magistralement interprété par Adriano Tardiolo), ce qui empêche parfois de se perdre dans une narration déroutante. C’est en parallèle un cheminement dans le cinéma italien des cinquante dernières années. On y retrouve Gelsomina de la Strada, l’ange de Théorème, la lutte des classes dans les campagnes de 1900, et bien d’autres encore. Le prix du scénario a été décerné au film lors du dernier festival de Cannes.
Jean-Marc Bourquin