D’Amos Gitaï, avec Ischac Hiskiya, Pini Mitelman et Tomer Sisley. Sortie le mercredi 16 décembre 2015.
Le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin était assassiné par Yigal Amir, un jeune juif, religieux et d’extrême droite. Le film entremêle habilement des images d’archives, des interviews et des scènes reconstituées avec des acteurs. Son fil conducteur est constitué par les travaux de la commission d’enquête créée pour examiner les circonstances de l’attentat.
Son principal intérêt est une description de la sphère de l’extrême droite israélienne : des religieux illuminés (qui jettent contre Rabin une condamnation biblique dont le seul précédent aurait concerné Trotski…), des colons armés et, tirant les marrons du feu au plan électoral, le parti Likoud de Netanyahou. Il montre des gens en fait prêts à tout et confirme le diagnostic de l’historien Zeev Sternhell selon lequel tout accord avec les Palestiniens passera par un violent affrontement interne à la société israélienne.
La faiblesse du film est une idéalisation du personnage de Rabin, alors que, par sa politique dans les territoires occupés, celui-ci avait non seulement opprimé les Palestiniens (il avait déclaré lors de la première Intifada qu’il fallait « briser les os » des révoltés), mais aussi favorisé l’installation des colons qui devaient plus tard se retourner contre lui après la signature des accords d’Oslo.
Henri Wilno