Film français, durée 1 h 53, sortie le 6 septembre 2023.
Film noir mais gai. Thriller sans suspens qui met aux prises une bande – plus qu’un gang – de malfrats plutôt sympas, carrément déclassés, et un prince arabe ultrariche et blasé entouré d’une garde rapprochée cultivée, entièrement dévouée et pleine d’affection.
C’est un drôle de film, que l’on peut trouver un peu long, un peu trop lent... avant de se laisser attraper par une douce folie poétique, une forme très léchée d’images simples mais belles, belles parce que simples ! Une esthétique qui ne se dément pas tout au long du film, qui fait des scènes violentes – incontournables dans un film noir – des sortes de ballets, où les fusillades ne sont guère prises au sérieux, même si l’on en meurt, et d’une course-poursuite réduite à sa plus simple expression, prélude à une scène de jurons en anglais d’un personnage dépité.
Deux concerts radicalement différents, de la mélancolique Annkrist au très électrique Sofiane Saïdi, incarnant les positions antagoniques des protagonistes au cours de cette histoire, sont les seules incursions musicales du film, saisissantes de force et de beauté.
Et puis, au milieu de tout cela, monsieur Pons, un personnage à l’apparence terne et fragile, qui jette un œil distant sur tout ce petit monde – lui, il enterre sa mère ! De cet homme à part, dont on pressent la puissance, sorte de justicier de la cité, l’on comprend très vite qu’il va occuper une place centrale et que le dernier mot va lui échoir.