Film franco-belge, 1 h 22 min, sorti le 12 octobre 2022.
Ce film de fiction, très sobre, est l’histoire d’une trahison : celle de l’État français et de son armée vis-à-vis des AlgérienEs auxquels ils ont assuré et répété que la France ne les abandonnerait pas.
Philippe Faucon (dont ce n’est pas le premier film sur la guerre d’Algérie) suit, dans un paysage montagneux semi-désertique à la fin des années 1950 et au début des années 1960, un peloton de harkis encadrés par des officiers français. Les raisons qui ont conduit ces Algériens à s’engager sont diverses : parfois des convictions pro-françaises mais aussi la misère accrue par le contexte de guerre, des conflits sanglants avec les hommes du FLN… Il y a aussi des ex-FLN faits prisonniers qui n’ont pas eu le choix. Ces harkis, lorsque ceux qui les commandent le leur demandent, font le sale boulot et notamment torturent.
L’armée fait tout pour cacher qu’elle se prépare à les abandonner
La fin de la guerre approche au fil des déclarations de De Gaulle. L’armée fait tout pour cacher la réalité à ceux qu’elle a embrigadés et dissimuler qu’elle se prépare à les abandonner, eux et leurs familles. Les officiers, qui, comme le lieutenant Pascal dans le film, veulent permettre à leurs hommes de rejoindre la métropole, sont désavoués.
Servi par des acteurs remarquables et parfaitement crédibles, ce film (qui n’est en rien une réhabilitation des harkis) revient avec sobriété sur une des pages noires du colonialisme français en Algérie.