De Hervé Kempf, Seuil, 2016, 15 euros.
Dans cet ouvrage, Hervé Kempf commente les événements marquants depuis la fin des années 1970 pour comprendre l’histoire actuelle dominée selon lui par trois calamités liées entre elles : terrorisme, crise écologique et néolibéralisme.
La chute de l’URSS a crédité le capitalisme d’une capacité à gérer les affaires du monde. Déployé dans les pays occidentaux, le néolibéralisme a engagé la course folle à la croissance et au consumérisme, et a approfondi les inégalités. L’abandon des classes populaires, en particulier des enfants d’immigrés, a produit un fort sentiment de trahison aux effets destructeurs.
Dans le même temps, au Moyen-Orient, les dictateurs ont accaparé l’argent du pétrole, privant ainsi les populations de ses retombées. Ils ont renforcé le wahhabisme rigoriste, vécu comme un moyen d’identification et de résistance aux politiques colonialistes occidentales. Les monstres islamistes enfantés terrorisent les populations, partout dans le monde, et servent de prétexte aux puissants pour appliquer les politiques répressives utiles pour casser les mouvements de contestation du système.
Aussi, pour éviter la guerre civile mondiale qui menace, Hervé Kempf propose « douze leçons pour éviter la catastrophe ». Nous en revendiquerons une : « être radical parce que la situation est radicale ». Il trace des perspectives d’avenir pour sortir de la barbarie et du chaos : ni capitalisme destructeur ni collectivisme despotique, mais une voie joyeuse et enthousiaste où les hommes et les femmes gèrent ensemble les « biens communs », en partageant des « droits d’accès » qui ménagent les ressources. À lire !
Sophie Ozanne