Les sommets vont se dérouler sur les lieux mêmes des festivals de cinéma de Deauville et de Cannes.
Prix que les peuples pourraient décerner selon les sujets abordés pendant les festivités :
Pas de suspense pour le G8 de Deauville :
- « Le partenariat avec l’Afrique » : Grand prix du Capital
- « La croissance verte » : Prix du jury pour les effets spéciaux (à voir avec le prix pour le meilleur film d’horreur)
Tapis rouge pour le G20 de Cannes :
- « réformer le système monétaire international » : Palme d’or de la meilleure idée
- « renforcer la régulation financière » : Grand prix de l’originalité et de l’esprit de recherche
- « la lutte contre la volatilité des prix des matières premières » : Prix du meilleur scénario
- « soutenir l’emploi et renforcer la dimension sociale de la mondialisation » : Prix de la meilleure mise en scène
- « améliorer la gouvernance mondiale » : Prix du jury pour la popularité
- « instaurer des financements innovants pour le développement » : Prix de la critique internationale
Petit historique des sommets
Nés des crises qu’ils ont eux-mêmes engendrées !
Le G6 a été créé sur l’initiative du président français Valéry Giscard d’Estaing lors d’un sommet entre les six chefs d’État des puissances industrielles occidentales1 au château de Rambouillet en novembre 1975. L’objectif était de traiter les questions économiques et financières en pleine crise dite du pétrole, d’accorder les violons entre puissances. D’abord appelé « Groupe des six », il est devenu « Groupe des sept » avec l’intégration du Canada en 1976, puis « Groupe des huit » lorsqu’il s’est élargi à la Russie en 1998.
Au-delà de l’aspect inadmissible qui consiste à décider entre quelques pays du sort de la planète, on ne peut que remarquer que des pays nordiques (Finlande, Suède et Norvège ) manquent à l’appel mais ce ne sont pas les seuls. Eh oui, car même au niveau du G20, on s’aperçoit qu’il manque des pays ayant un PIB assez élevé comme l’Espagne, la Suisse, la Belgique... Mais revenons au G8. Ces quelques pays pèsent un peu plus de 13 % de la population mondiale, mais possèdent 58 % du PIB de la planète… On voit bien avec de tels chiffres ce que cela veut dire en termes d’inégalités du partage des richesses à travers le monde.
Le « Groupe des 20 » a été créé en marge du G7 de septembre 1999, à l’initiative du ministre de l’Économie canadien, Paul Martin. Le but était alors de favoriser la stabilité financière internationale et de créer des possibilités de dialogues entre pays industrialisés et pays émergents après la succession de crises financières dans les années 1990. Il était composé de dix-neuf pays2 et de l’Union européenne représentée en tant que telle.
Au début, seuls les ministres et les chefs des Banques centrales se retrouvaient régulièrement. Le 15 novembre 2008, pour la première fois de son histoire et à l’initiative de Nicolas Sarkozy et de Gordon Brown, les chefs d’État et de gouvernement se sont réunis. La volonté proclamée était de tirer toutes les leçons de la crise financière et économique et de refonder un nouvel ordre économique mondial.
L’échec est patent : la spéculation financière continue, les paradis fiscaux ne sont nullement inquiétés !
Le pouvoir des pays riches pour favoriser les riches !
Le G20 a placé dès le début les institutions de Bretton Woods au centre des sommets : le directeur général du FMI, le président de la Banque mondiale, celui du comité monétaire et financier international et celui du comité de développement du FMI et de la Banque mondiale y participent.
Ces sommets ont pour fonction d’entériner officiellement des décisions prises dans les arcanes secrètes du pouvoir mondial, en l’absence totale de transparence. Les sherpas, conseillers-guides des gouvernements, se rencontrent plusieurs fois par an pour préparer les dossiers en concertation avec les Banques centrales, la Banque mondiale et le FMI. Leur spécialité : la dette des États.
Depuis la réunion du sommet du G20 à Séoul en novembre 2010, un B20 se réunit juste avant le G20 : B = business… Ainsi, à Séoul, Laurence Parisot était présente.
Le G20 reflète les nouveaux rapports économiques et géostratégiques mondiaux, il a pris le relais du G8 sans toutefois le remplacer. En effet, les huit pays les plus riches ne comptent pas perdre de leur puissance face à la Chine, l’Inde et le Brésil. Cette année, le G8 se réunit en amont du G20, histoire de bien préparer le G20 et de décider entre « vrais riches » (sans les nouveaux) de ce qu’il faut faire pour augmenter les profits des multinationales qui règnent sur le monde.
Ils sont 8 ou 20 : nous sommes des milliards !
1.États-Unis, Japon, République fédérale d’Allemagne, Royaume-Uni, Italie et France.
2.Les pays du G8 ainsi que l’Argentine, le Brésil, le Mexique, la Chine, l’Inde, l’Australie, l’Indonésie, l’Arabie saoudite, l’Afrique du Sud et la Corée du Sud.