Depuis trois ans, la crise du système capitaliste, à la fois financière, économique, sociale et environnementale, domine la situation politique et sociale.
Les formes de cette crise sont multiples pour les peuples : facture de la dette au Nord comme au Sud, spéculation sur les matières premières et les biens alimentaires, montée spectaculaire de toutes les formes de précarité, suppressions massives d'emplois dans le privé comme dans le secteur public, attaques et privatisations de la protection sociale, épuisement inquiétant des ressources de la planète, menace nucléaire. Tous ces ingrédients provoquent misère mais aussi révolte sociale contre les régimes de droite comme de gauche qui orchestrent les plans d'austérité contre les peuples, au service des classes dominantes.
Au Maghreb et au Machrek, de véritables révolutions combinant les questions démocratiques et sociales ont constitué la plus belle des réponses à cette crise. Et ces secousses porteuses d'espoir ne sont pas terminées.
En Europe, les résistances sont également à l'ordre du jour pour refuser de payer la facture. Face à la véritable « guerre sociale » mise en œuvre par les différents gouvernements européens visant à détruire acquis et conquêtes sociales obtenus ces dernières décennies, des manifestations, des journées de grève massivement suivies voient le jour et se développent : en Grèce et dans l'État espagnol avec notamment le mouvement des « indignés », au Portugal ou en Grande-Bretagne.
Mais pour le moment, à l'image du mouvement de l'automne sur les retraites en France, ces résistances n'ont pu stopper les politiques d'austérité des capitalistes. Et le phénomène politique notable en Europe reste la montée inquiétante de régimes de droite extrême et de courants nationaux-populistes, sur fond de perte de crédibilité de la gauche politique et syndicale, sans que, à cette heure, une nouvelle perspective d'émancipation et de nouvelles forces politiques pour la porter, arrivent à émerger.
Dans un tel contexte, il est donc indispensable que se fasse entendre une voix qui condamne sans ambiguïtés ces politiques d’austérité, exige l’annulation de la dette, la socialisation des banques en un seul service public financier sous le contrôle de la population. Une voix qui s'appuyant sur leur mobilisation défende les intérêts des salariés contre les suppressions d'emplois, pour l'interdiction des licenciements et pour des augmentations de salaire. Une voix qui, quelques mois après la catastrophe de Fukushima, exige sans tourner autour du pot la décision immédiate de sortir du nucléaire, un programme pour l'abandon de celui-ci en dix ans, et le développement d'un véritable service public de l’énergie, service public contrôlé par les usagers et les salariés du secteur. Une voix qui lutte résolument pour l’égalité des droits et la régularisation de tous les sans-papiers, contre les mesures xénophobes du gouvernement, le racisme d'État et la propagande odieuse du Front national. Une voix qui se batte pour l'égalité des droits, en particulier contre les violences faites aux femmes, contre toutes les discriminations sexuelles. Une voix qui propose une véritable rupture avec le système, indépendante du Parti socialiste qui quel que soit son candidat se prépare à gérer la crise comme le font aujourd'hui ses amis socialistes grecs ou de l'État espagnol.
C'est le sens de la présence du Nouveau Parti anticapitaliste dans la prochaine campagne électorale. En présentant un ouvrier et militant syndical, Philippe Poutou, nous voulons nous faire le haut-parleur de toutes les résistances sociales, rassembler celles et ceux qui dans une situation difficile ne baissent pas les bras face à une droite à l'offensive et à un Medef arrogant. Un rassemblement pour ne rien lâcher de nos idées, pour pouvoir changer le monde, pas pour s'y résigner.
Sandra Demarcq