Publié le Vendredi 15 novembre 2024 à 18h00.

José Arronis

Notre camarade José Arronis est décédé le 24 septembre 2024.

Il aimait nous raconter son enfance, fils d’espagnols antifranquistes, vivant au milieu des quartiers populaires d’Hammam-Bou-Hadjar. En 1951, il débarque à Marseille. Destination : Vénissieux. C’est la première fois qu’il voit la neige. 

José nous racontait le racisme qu’il avait connu dès l’école primaire ainsi qu’à l’école d’apprentissage, où tous les matins il subissait les brimades et le racisme d’un professeur, allant jusqu’à les empêcher, lui et son frère, de passer leur examen de tuyauteur. Il adhère à ce moment-là aux Jeunesses communistes. 

Diplôme de soudeur en poche, commence sa vie professionnelle avec son frère jumeau partout en France et au Gabon avant d’en être expulsé à cause de leur engagement. 

Danseur de rock, il faisait le tour des dancings, c’est là qu’il rencontrera Danielle. Prenant diverses responsabilités au PCF, José et Danielle seront de tous les combats locaux, nationaux et internationaux (Comité pour la paix au Vietnam, Solidarité Chili...).

En 1974, il entre chez Messidor, société proche du PCF, dans la vente de livres, qui fermera en 1992. Il est licencié. Il se bat contre cette fermeture avec son syndicat. Il quitte le PCF.

Sept ans de chômage dont 4 sans rémunération. Il s’adonne alors à la peinture, à la sculpture (avec plus de 400 tableaux et sculptures) et gagne un prix ! Il exposait souvent aux universités d’étés de la LCR. Puis il retrouve un emploi de soudeur, ce qui lui permet de prétendre à une retraite pleine. Travailler depuis l’âge de 14 ans pour toucher une retraite de misère selon tes mots... En 2002, il adhère à la LCR, dont il est le candidat aux législatives de 2007. 

Lui à la retraite, Danielle licenciée de l’usine (2004). Commence pour eux une vie partagée entre les voyages en caravane, les petits-enfants et le militantisme. 

Avec leurs camarades du PCF, devenus militantEs LCR, iels étaient de tous les tractages et collages quotidiens (usine, quartier...). Militer, c’était vivre. 

Toujours prêt à faire une paella géante pour financer les luttes ou des réunions (Krivine...), José c’était aussi une table (tortillas, falafels...) toujours ouverte aux autres autour d’un verre, accompagnée de rigolade, de musique (Escudero, Idir...), de débats politiques passionnés et passionnants. 

Il partageait comme nous toutEs un rêve, celui d’une société débarrassée du capitalisme... Ce monde l’attristait, l’enrageait.

José se disait communiste et libertaire (celle de la CNT espagnole). Il l’affirmait haut et fort quotidiennement. Militant internationaliste, franc, en colère souvent et tellement généreux et plein d’amour. Ces derniers temps son genou l’empêchait de militer mais il restait fier d’être adhérent.

Le NPA apporte tout son soutien et son réconfort à Danielle, à ses enfants Medhi et Julien, à ses petits-enfants dont il nous parlait avec tellement d’amour. Tu vas nous manquer, José. Amitié révolutionnaire à notre ami. 

Tes camarades de Vienne