Publié le Mercredi 21 décembre 2022 à 17h00.

18 décembre : 1er round contre la loi immigration de Darmanin

Tout était contre nous ce 18 décembre, journée internationale des migrantEs : un dimanche, le froid, le foot ! Malgré tout, des manifestations ont eu lieu dans tout le pays même si elles ont été invisibilisées par des grands médias polarisés sur le match.

À Paris elle a rassemblé près de 5 000 personnes, mieux que les années passées. Des manifestations se sont déroulées dans de nombreuses villes, grandes et moyennes, parfois le vendredi, le samedi ou le dimanche. En général, elles ont été autorisées ou tolérées. Sauf à Strasbourg où elle était interdite, mais à la suite du référé du Collectif de soutien aux migrantEs, le tribunal administratif a retoqué la préfecture qui a dû autoriser un rassemblement en ville. Il est impossible de les citer toutes : 700 personnes à Rennes, 350 à Grenoble, 250 à Rouen, Toulouse, Perpignan, Beauvais, Romans… Partout, on note des cortèges dynamiques, combatifs, avec un nombre de migrantEs plus élevé, notamment là où des actions sont en cours, comme l’occupation du gymnase à Rennes, celle avec le DAL à Grenoble, les actions pour le logement de familles dans les écoles, les livreurs à vélo en lutte...

Liberté de circulation et d’installation

Partout des cortèges vivants, des chants, de la musique, des prises de paroles de migrantEs. Les revendications sur l’égalité des droits pour tous et toutes ont été déclinées sous plusieurs aspects : les papiers, l’école, la santé, le travail. « De l’air, de l’air, ouvrez les frontières », « Liberté de circulation et d’installation » ont été repris. Car, on n’oublie pas que la fermeture des frontières est la cause des nombreux mortEs en Méditerranée et dans la Manche. En 2022, 45 000 migrantEs ont effectué la dangereuse traversée de la Manche. Dans la nuit du 14 décembre dernier, quatre migrants, dont un adolescent, sont morts dans le naufrage de leur embarcation. À Rouen, pour rendre hommage à tous les migrantEs naufragés, des fleurs ont été lancées dans la Seine.

Poursuivre et amplifier la mobilisation contre la loi Darmanin

Et bien sûr, beaucoup de manifestantEs réclamaient en premier lieu l’abandon du projet de loi sur l’immigration porté par le ministre de l’Intérieur, Darmanin. 

Cette loi accentue la chasse aux migrantEs, augmente les obligations à quitter le territoire (OQTF), les expulsions, prévoit de mettre les personnes qui sont sous le coup d’une OQTF dans le fichier des personnes recherchées, ou encore d’accroître les capacités des centres de rétention. Il n’est pas acceptable qu’un ministre de l’Intérieur cherche à rendre la « vie impossible » à une partie de la population particulièrement fragilisée.

Le nombre de participantEs était variable selon les villes et certes insuffisant pour créer le rapport de force nécessaire pour faire reculer le gouvernement dans ses attaques contre les migrantEs. Mais des points ont été marqués durant cette journée de mobilisation qui est une étape. Dans de nombreux endroits le nombre d’organisations, de collectifs, d’associations, de syndicats signataires était en augmentation.

Il faut que la mobilisation se poursuive, s’amplifie, ralliant des secteurs plus larges de la société pour faire échec au projet de loi immigration du gouvernement porté par le ministre de l’Intérieur.

À Grenoble, une date est prise début janvier pour faire le bilan et envisager d’autres actions contre la loi Darmanin. Une assemblée publique est déjà prévue à Paris le 20 janvier à la Bourse du travail.

Dominique Pierre (CNIA)