La journée internationale de mobilisation du 22 mars contre le racisme et le fascisme constitue pour ses initiateurs, nos camarades grecs de KEERFA, un premier succès. Repris dans de nombreux pays, il constitue une première riposte significative à la montée de l’extrême droite, des groupes néonazis, et des politiques anti-immigréEs menées par la plupart des gouvernements européens.
En Grèce, des manifestations étaient appelées dans plusieurs villes, et ont rassemblées plusieurs dizaines de milliers de personnes (5 000 à Salonique, un millier à La Canée), sans compter la multitude d’initiatives prises dans tout le pays. À Athènes, 10 000 personnes ont répondu à l’appel, soutenu par des organisations syndicales telles que l’Adedy (fédération des salariés du secteur public) et Pospert (le syndicat des travailleurs de la télévision et de la radio publiques, dont on se souvient qu’elles furent sauvagement fermés en juin dernier). Un concert antifasciste à la mémoire du rappeur Pavlos terminait la journée de mobilisation.Malgré la dissolution d’Aube dorée, ses militants continuent à mener leurs actions criminelles, en menant des raids dans les quartiers peuplés de migrants, en attaquant les centres sociaux, et menaçant de « continuer à massacrer les antifascistes ». Mais comme le soulignent les camarades de KEERFA, « le vrai danger est la politique du gouvernement, son racisme d’État, et sa volonté de capter l’électorat à la veille des élections européennes ».Déclinée sous des formes différentes (manifestations de rue, rassemblements, concerts antifascistes) des initiatives ont été prises dans divers pays, Portugal, Nouvelle-Zélande, Danemark, Brésil, Angleterre, Irlande, USA...
Construire un mouvement largeEn France, des mobilisations se sont tenues à Paris, Toulouse, Grenoble, Lyon, Nantes et Strasbourg. La manifestation parisienne, conduite par le cortège coloré et dynamique de l’Union nationale des sans-papiers a réuni plus de 2 000 personnes. Une manifestation combative, réunissant entre autres des syndicalistes de Solidaires, les antifascistes du Capab particulièrement dynamiques ou les militants antisionistes de l’UJFP et de Génération Palestine. On peut regretter que les organisations politiques, à l’exception notable du NPA, n’aient pas cru utile de mobiliser leurs militantEs pour cette initiative.Cette journée de mobilisation du 22 mars n’était qu’un début. Les scores électoraux du Front national, leur probable progression pour les élections européennes, pourraient les propulser au premier rang des partis de France en nombre d’électeurs. Cela devrait faire réfléchir tous les antifascistes et tous les progressistes.Les 5 et 6 avril, la racaille réactionnaire et néonazie qui s’était mobilisée il y a quelques semaines pour « le jour de la colère », veut à nouveau reprendre la rue, galvanisés sans doute par le recul de la gauche gouvernementale et la montée en puissance du F Haine. Il nous faut reprendre la rue ! L’occasion nous en est donné le 12 avril prochain. Le mouvement antifasciste et antiraciste, dans toutes ses sensibilités, se doit de mobiliser à cette occasion pour la réussite de cette initiative. Il n’y aura pas de raccourci : seul un mouvement large, qui prenne conscience de sa force et reprenne la rue, pourra, enfin, s’opposer au F Haine et ses satellites.Le 22 Mars n’était qu’un début. Partout développons les mobilisations !
Alain Pojolat