Chailas, Karina et Janik sont arrivés avec leurs parents il y a quatre ans. Ils sont hébergés au Centre d'accueil pour demandeurs d'asile et les enfants sont scolarisés. Membres de la minorité yézide, ils fuyaient l'Arménie où leur famille a été violentée. Leur demande d'asile a été rejetée.Fin mars, ils ont reçu une obligation de quitter le territoire français (OQTF). La famille montre les courriers à l'école et en parle autour d'elle : l'école, c'est le lieu du savoir, ce sont des personnes qui peuvent aider à lire et à écrire… Parler de sa situation, c'est vivre dignement, ne pas partir honteusement… Un collectif s'organise alors autour de cette famille.
Deux mois de mobilisationsUn recours au tribunal administratif est monté pour l'annulation de l'OQTF et la régularisation de la famille. La solidarité se met en place autour de l'école : réunion parents-enseignants avec Solidarité Migrants le 5 avril, pétition, rassemblement le 9 avril, goûter le 3 mai, rassemblement et audience à la préfecture le 6 mai (journée nationale RESF pour les « 1 an » de l'élection de Hollande), fête des voisins le 31 mai sur le thème « les Amaryan sont nos voisins »… Plus de 100 personnes étaient présentes à chacune de ces initiatives.La famille a reçu le soutien de la mairie et du conseil général. En attente du résultat du TA, la mobilisation se poursuit, pour ne pas les oublier et pour assurer une aide matérielle à cette famille qui n'a plus aucun revenu depuis fin avril. Notre revendication de « régularisation de tous les sans-papiers » est plus que jamais d'actualité.
Catherine Méry