Les mineurEs isolées de la Gaîté Lyrique viennent d’être expulséEs dans la violence, montrant une fois encore que les attaques racistes, qu’elles viennent de l’État ou d’ailleurs, augmentent. La riposte est plus que jamais nécessaire.
La manifestation du 22 mars est un moment clé pour exiger justice et égalité, et affirmer haut et fort que la lutte antiraciste est centrale dans la bataille contre le capitalisme.
Racisme et capitalisme : une alliance historique
Le racisme n’est pas une simple somme de préjugés individuels. Il s’agit d’un système structurel, ancré dans l’histoire du capitalisme, du colonialisme et de l’exploitation des peuples.
Le racisme ne peut pas être compris sans analyser son rôle au sein du capitalisme. Dès ses origines, ce système s’est appuyé sur la classification raciale pour exploiter les peuples colonisés et justifier l’esclavage. Aujourd’hui encore les personnes racisées subissent les conséquences de ce système. Elles occupent majoritairement les emplois les plus précaires, subissent des discriminations dans l’accès au logement, à l’éducation et à la santé, et sont les premières victimes de la répression et des violences policières.
Très loin d’être un « dérapage » du système, le racisme est un rouage du capitalisme. En France, les quartiers populaires sont laissés à l’abandon tandis que les habitantEs sont criminaliséEs et soumis à des contrôles au faciès. Dans le monde du travail, les discriminations à l’embauche sont systémiques et la surexploitation des travailleurEs sans-papiers est un fait établi.
Un racisme systémique en pleine expansion
Les derniers chiffres sont alarmants. En 2024, les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe et antireligieux ont encore augmenté de 11 %, selon le ministère de l’Intérieur. Des actes qui se fondent évidemment sur l’islamophobie et sur l’antisémitisme. Ce sont plus de 16 000 infractions enregistrées en un an, principalement des injures publiques, des menaces, mais aussi des discriminations, des violences et même des homicides. Les principales victimes sont les hommes âgés de 25 à 54 ans et les étrangers, en particulier les ressortissants africains.
Cette montée du racisme ne tombe pas du ciel. Elle est nourrie par les politiques étatiques et le discours des classes dominantes. À travers la répression policière, les lois islamophobes, les attaques contre les migrantEs et les sans-papiers, l’État entretient et renforce un climat de suspicion et de haine qui légitime les discriminations. La banalisation des discours réactionnaires dans les médias et la montée de l’extrême droite contribuent également à normaliser une vision racialisée et hiérarchisée de la société.
Le racisme ne se combat pas par des mots, mais par la lutte !
Face à cette offensive raciste et réactionnaire, il est impératif de réagir collectivement, de manière unitaire et révolutionnaire. L’histoire nous a montré que ce ne sont pas les discours institutionnels ni les réformes qui mettent fin aux oppressions, mais la lutte de masse et l’auto-organisation des premierEs concernéEs.
Le 22 mars, nous devons être dans la rue, non seulement pour dénoncer le racisme, mais aussi pour exiger la fin des politiques discriminatoires, l’arrêt des violences policières, la régularisation des sans-papiers et une justice sociale pour toutes et tous. C’est en construisant un mouvement large, anticapitaliste et solidaire, que nous pourrons briser la logique de division et lutter pour une société véritablement égalitaire. La lutte antiraciste ne peut atteindre toute son efficacité que si elle s’inscrit dans une démarche globale contre les autres oppressions systémiques, comme le sexisme, le validisme et les LGBTIphobies.
Le combat contre le racisme est donc un combat pour l’émancipation de l’ensemble des classes populaires. Il ne s’agit pas d’une cause parmi d’autres, mais bien d’une nécessité pour quiconque veut renverser un système fondé sur l’exploitation et l’oppression.
Le 22 mars, soyons nombreuses et nombreux à refuser la fatalité, à dénoncer l’injustice et à exiger une autre société. Contre le racisme, l’heure est à l’action !
Commission nationale antiracisme