Publié le Mardi 26 juin 2012 à 12h59.

Des camps de réfugiés en Finistère

Depuis plusieurs mois, les associations de défense des demandeurs d’asile et des sans-papiers se démènent sans compter pour faire admettre le droit à l’hébergement et au logement à Brest et Quimper.

Depuis quelques jours, comme pour annoncer le changement promis, le préfet a décidé de « déporter » des familles vivant pour certaines depuis trois ans à Brest vers des campings ou des centre de vacances du Sud-Finistère (Trégunc et Bénodet) sans l’accord des associations, en déscolarisant les enfants et en les plaçant sous des tentes, alors même que la pluie ne cesse de tomber depuis plusieurs semaines en Bretagne. Déposées dans ces camps vides, sans nourriture ni explications, le préfet a même menti au gestionnaire du camp de la CCAS EDF de Bénodet en prétendant que ces familles étaient des primo-arrivantes et en refusant qu’elles soient hébergées dans des bungalows en dur… Des fois qu’ils prendraient du bon temps !

La méthode est inhumaine, brutale, indigne ! Seule la solidarité des parents d’élèves, des militants associatifs, politiques et de quelques élus (EÉLV de Quimper et PCF de Fouesnant) permet à ces familles tchétchènes, mongoles, congolaises de ne pas sombrer.

Dans le même temps à Quimper, l’association nouvellement créée, « Urgence un toit pour tous » a réquisitionné une maison appartenant à la commune. Pour y admettre des personnes sans abri et en particulier des demandeurs d’asile qui se voient refuser l’hébergement, alors même que des places sont disponibles, et la domiciliation par le CCAS de la ville, pourtant nécessaire pour avoir accès à l’AME, à l’aide juridictionnelle et diverses aides sociales et administratives.

Entre les camps de réfugiés de la préfecture et la ville de Quimper (majorité PS en alliance avec les Verts et le PCF) qui bloque les hébergements et les domiciliations, des vents nauséabonds soufflent en Finistère. Heureusement la solidarité, les manifestations, le soutien large s’organisent.

SolidaritéGrâce à cela, un couple de jeunes tchétchènes, envoyé mardi en camp de rétention à Rennes pour cause d’absence de domiciliation, a retrouvé sa liberté et est revenu à Quimper. Nous avons pu les héberger dans notre maison réquisitionnée. Mais dans le même temps, un autre couple avec trois enfants va être expulsé en Tchétchénie via la Pologne.

Ce dimanche, nous avons organisé sur place dans le camp de Bénodet un pique-nique de la solidarité avec nos amis tchétchènes et congolais. Des enseignants, des parents de Brest et leurs camarades de classe sont venus les rejoindre. Un moment émouvant et chaleureux… malgré un temps de chien.

Que le préfet, représentant de l’État, sache que nous, nous ne baisserons pas les bras ! Que les élus locaux et nationaux sachent que nous continuerons le combat pour un accueil et un hébergement dignes.

Que le nouveau gouvernement sache qu’il ne connaîtra pas d’état de grâce. Nous exigeons de lui et de sa nouvelle majorité qu’ils rétablissent partout dans ce pays et notamment en Finistère, la reconnaissance du droit d’asile, de l’hébergement et du droit au logement.Les déplacements doivent être arrêtés, les expulsions doivent cesser.

Il faut ouvrir des places d’hébergement et permettre un vrai accès au logement et au travail pour les demandeurs d’asile et les sans-papiers.

Correspondant NPA Quimper