Les états généraux des collectifs des sans-papiers se sont déroulés à la Bourse de travail de Paris, le 25 septembre. Les collectifs de sans-papiers (CSP) de France avaient appelé les différents acteurs de la lutte à échanger sur la stratégie à mener pour gagner le combat de la régularisation globale. Les associations (Ucij, Gisti, Attac, Mrap, Droits Devant !!, RESF), des syndicats (CGT, CNT), des partis politiques (AL, NPA, PCF) ont répondu présent à l’invitation. Après un inventaire du mouvement depuis 1996, les intervenants se sont penchés sur la situation actuelle. Depuis un an, le mouvement des sans-papiers a fait de nombreuses expériences : la fondation du ministère de la Régularisation de tous les sans-papiers, la grève des travailleurs sans papiers initiée par la CGT et Solidaires. Ces expériences ont permis de renforcer le mouvement et de donner confiance à l’ensemble des sans-papiers et à tous ceux qui se battent à leur côté. Mais le constat est qu’aujourd’hui le mouvement n’a pas réussi à gagner la régularisation globale. Les CSP a reconnu que l’éparpillement des luttes était la raison de la difficulté d’obtenir cette victoire. L’urgence est d’unifier rapidement le mouvement et de construire un cadre rassemblant les sans-papiers, les associations, les syndicats et les partis politiques. La nécessité d’élaborer une stratégie et de mener des actions communes a été soulignée tout au long des débats. Il s’agit d’un réel tournant dans le mouvement après les deux dernières années de division et d’éparpillement. Il n’existe qu’un seul mouvement avec des formes de lutte différentes et complémentaires. Les divisions ont nui gravement au mouvement et ont profité au gouvernement et au patronat qui s’acharnent en cette période de crise à diviser les travailleurs. 78 % des Français sont favorables à la régularisation des sans-papiers et le gouvernement en situation de faiblesse face à leur mouvement peine à justifier le durcissement de sa politique d’immigration. Le NPA a rappelé lors de son intervention que les sans-papiers sont partie intégrante de la classe ouvrière et que les revendications qu’ils portent (liberté de circulation et d’installation, fermeture des centres de rétention, etc.) sont les nôtres. L’ensemble de la gauche a intérêt à se battre pleinement pour ces revendications et à saisir l’occasion de ces états généraux pour créer un réel rapport de forces avec tous les travailleurs, afin de gagner l’égalité des droits, la régularisation de tous les sans-papiers et créer un front large contre le racisme d’État. Laeticia Fall