Publié le Vendredi 28 novembre 2025 à 12h00.

Lutte pour le maintien d’une structure de scolarisation des élèves étrangers à Limoges

Cette structure existe depuis 1978, au sein du collège P. Donzelot de Limoges. Nommée aujourd’hui UPE2A (Unité pédagogique pour élèves allophones arrivants), on l’a appelée « classe d’accueil ». 

C’est un espace d’apprentissage important comptant une soixantaine d’élèves étrangers de 11 à 16 ans chaque année. C’est aussi une équipe aguerrie ayant des liens avec les milieux éducatif et associatif tissés de longue date qui permettent un véritable accompagnement des enfants et de leurs familles.

Une volonté claire de démantèlement

Mais voilà, depuis juin, le bruit a commencé à courir que l’UPE2A de Donzelot allait être démantelée. À la rentrée, sa dotation horaire s’est vue amputée de 11 heures hebdomadaires, à l’encontre des besoins recensés par les personnels. Puis, la volonté de réduire drastiquement la capacité d’accueil (en passant de 4 à 1 ou 2 classes) a paru se confirmer.

Les personnels, elleux, ont décidé de ne pas attendre sagement le démantèlement : lors des manifestations des 10 et 18 septembre 2025, iels ont parcouru les cortèges en brandissant des pancartes en défense de leur UPE2A. Puis iels ont frappé aux portes, surtout à celles où l’on n’avait pas trop envie de leur répondre : direction du collège, DSDEN (Direction départementale de l’Éducation nationale), CASNAV (Centre académique pour la scolarisation des élèves allophones nouvellement arrivés et enfants de familles itinérantes et de voyageurs). Aucune réponse claire n’a été fournie mais les éléments de langage sont au point : arguments pédagogiques de l’inclusion, géographiques de la proximité ou de baisse démographique.

Une pétition (soutenue par les syndicats Snes, CGT, FO, Unsa, Sud, CFDT) a recueilli près de 2 000 signatures en à peine deux semaines, prouvant que du monde défend cette structure de scolarisation des élèves étrangers et refuse les coupes budgétaires dans le service public d’éducation.

Attaques diverses contre les plus vulnérables 

Cette mesure constitue une attaque contre les plus vulnérables de notre société, les migrantEs, qui vivent en situation d’insécurité permanente et pour qui ces classes peuvent constituer un refuge. Chercher à les démanteler, en période de progression de l’extrême droite, c’est faire la politique des plus racistes et réactionnaires comme des ultra-libéraux.

La colère gronde d’autant plus que cette mesure arrive dans un paysage déjà bien amoché en matière d’aide aux migrantEs. L’association Culture Alpha, qui donnait des cours de français depuis 45 ans, a dû cesser toute activité depuis le 31 octobre 2025, faute de subventions. La Mission locale, qui accompagne aussi des jeunes étrangers, est très fragilisée par la baisse des subventions prévues. Le département PS de la Haute-Vienne vient de supprimer 640 000 euros de subventions à l’association Varlin Pont-Neuf, qui héberge 25 mineurs non accompagnés mais ne pourra plus le faire à partir de janvier 2026. Quant au collectif Aucun enfant à la rue, il vient de faire le sinistre décompte que 44 enfants (étrangers) sont à la rue depuis la fin de la semaine dernière, mais le maire de Limoges écarte avec cynisme les demandes d’ouverture d’une ancienne école de la ville.

Que ce soit l’État avec l’Éducation nationale, le département ou la municipalité, tous ces irresponsables politiques s’accordent pour faire des économies sur le dos des étrangerEs. La convergence des luttes est à l’œuvre. Le rassemblement de mardi 25 novembre devant le collège Donzelot a réuni 150 personnes : personnels de l’Éducation nationale, associations, syndicats, partis…
Nous ne les laisserons pas faire.

Aurélie M.