Les événements de la Courneuve ont pour les militantEs messins un drôle de goût de déjà vu. Une ville gérée par une municipalité socialiste, avec le renfort du PCF ; un bidonville où vivent des Roms depuis une dizaine de mois ; et fin juillet, une évacuation brutale, qui détruit les baraques, balance les maigres affaires à la benne, et jette à la rue des hommes, des femmes, des enfants, sans aucune perspective de relogement.
Des militantEs ont réagi : le Collectif mosellan de lutte contre la misère existe depuis de nombreuses années et se bat pour que soit appliqué le droit au logement « ICI » : immédiat, continu, inconditionnel. Il était donc déjà en contact avec la vingtaine d’habitantEs du bidonville, et ses militantEs ont pu apporter une aide immédiate.
Avec ses modestes moyens, le NPA 57 s’est impliqué dans ce travail collectif et efficace : aide matérielle, en achetant des tentes, en ameutant les services sociaux et les organismes caritatifs ; aide juridique, en assignant la mairie en justice ; aide politique, en organisant des rassemblements de solidarité, en contrant le harcèlement policier. Nous avons imposé l’installation au camping municipal.
Brouillage et confusion
Une fois de plus, c’est contre une mairie « de gauche » qu’il faut se battre, en considérant aussi avec effroi comment le racisme antiroms finit par brouiller tous les repères. Le motif avancé pour détruire le bidonville sans envisager de relogement est simple : « il faut qu’ils s’en aillent »...
On mesure la gravité de ce propos : outre son absurdité logique qui révèle toute la confusion dans les esprits, pour lutter contre la progression du FN (à Metz comme ailleurs), certains en viennent à adopter les mêmes propos, les mêmes idées que ceux qu’ils prétendent combattre.
De notre côté, nous ne lâcherons rien avant que chaque personne n’ait été relogée.
CorrespondantEs