Publié le Jeudi 20 octobre 2022 à 18h00.

MigrantEs à Rennes : réquisition des logements vides ! Régularisation !

À Rennes, les luttes autour du logement des personnes exilées sont soutenues par une interorganisation de soutien aux personnes exilées très active. Cette année encore, à l’approche de l’hiver, le combat pour le logements des exiléEs mobilise largement.

Souvent, des campements s’installent ou se renforcent à la rentrée de septembre. Leur évacuation par la police s’ensuit sans jamais rien résoudre, plongeant les personnes exiléEs dans une précarité absolue qui, à l’approche de l’hiver, devient insupportable.

Ainsi, le 5 octobre deux campements, avec 160 personnes environ, ont été évacués par la police. Opération de « mise à l’abri », selon la préfecture ! Sauf que les solutions proposées ne sont pas des logements : nuits d’hôtel ou nuits au 115, parmi lesquelles des nuits au centre DPAR (dispositifs de préparation au retour), antichambre de la reconduite des retours volontaires et source d’angoisse pour les migrantEs. Sauf que plus de 60 personnes restent sur le carreau et se retrouvent le soir même sur un nouveau ­campement à l’autre bout de la ville.

Des écoles occupées

Le scénario se répète, mais cette année, l’une provoquant l’autre !

En effet, en octobre 2021, la mairie de Rennes inaugurait en grande pompe (malheureusement, des rangers !) une nouvelle doctrine : 1. le logement des exiléEs n’est pas une prérogative de la mairie, 2. la métropole finance déjà plus de 900 places quotidiennes pour accueillir des familles, 3. la ville ne fera rien de plus ! L’effet de cet aggiornamento, c’est la mise à la rue de familles avec enfants, dont un grand nombre sont scolarisés dans les écoles de Rennes.

Alors, quelques semaines après la rentrée, deuxième élément nouveau, une demi-douzaine d’écoles ont été ou sont actuellement occupées par des parents d’élèves dans le but de mettre ces familles à l’abri. Un collectif rassemblant ces écoles a vu le jour, soutenu par l’interorga, au sein de laquelle la CGT, la CNT, la FSU et Solidaires syndiquent nombre d’enseignantEs de ces écoles...

Meurice sur le gâteau...

En parallèle, en 10 jours, trois rassemblements à la mairie ont regroupé chacun plusieurs dizaines d’exiléEs et de soutiens. Le dernier a consisté à occuper le bâtiment tout l’après-midi. La présence discrète de Guillaume Meurice au cours de cette occupation a été très appréciée, et le tweet — pas discret celui-là — où il interpelle la maire de Rennes a mis le feu au microcosme de la majorité municipale...

Tous cela a permis que la manifestation du samedi 15 octobre soit une réussite : plus de 300 personnes, avec en tête les exiléEs venuEs du campement ou pour les soutenir, mais aussi des parents d’élèves et des enseignantEs. Cela renforce la détermination : déjà les parents annoncent poursuivre les occupations, préparer une chaîne humaine devant les écoles rennaises mercredi 19. Ce qu’ils exigent c’est un logement pour toutes et tous ! L’interorga, quant à elle, se réinvite dès ce lundi au conseil municipal, n’en déplaise aux éluEs.