Sous l’impulsion de Retailleau, une « opération nationale de contrôle des flux » a été déclenchée les 18 et 19 juin, mobilisant plus de 4 000 flics dans les gares, trains et bus pour traquer les personnes sans-papiers. Derrière l’habillage technocratique d’une « lutte contre l’immigration irrégulière » se cache une réalité brutale : des rafles ciblées dans des lieux de passage, avec un objectif clair d’enfermement, de déportation, de terreur.
Une offensive raciste et classiste
L’affreux Retailleau assume cette logique sécuritaire et raciste. À Paris, les contrôles ont débordé largement des gares : les flics se sont postés à des carrefours clés, comme à Porte de la Chapelle ou Place de Clichy, interrogeant au faciès, demandant aux passants s’ils « connaissent des personnes en situation irrégulière ». Une stratégie qui rappelle les heures sombres de l’histoire française.
Prévue par le code de procédure pénale, la pratique des contrôles administratifs d’identité est censée être aléatoire, mais ces contrôles reposent dans les faits sur des critères racistes, de classe et d’apparence. Une dérive brune assumée, banalisée, institutionnalisée.
À Rouen, à Rennes ou encore à Grenoble, les déploiements policiers ont également été très intenses dans les gares. Dans le sud de la France, comme à Perpignan ou à Hendaye, des opérations massives ont eu lieu dans les gares et aux frontières avec la collaboration des flics espagnols. Des moyens démesurés déployés pour 13 interpellations à Perpignan par exemple.
Une politique franco-britannique de la traque
La collaboration des polices française et espagnole aux frontières dans le sud reflète les contrôles migratoires dans le nord de la France. Dans la Manche, le gouvernement britannique a demandé l’aide de la police française pour traquer les exiléEs jusque dans la mer. Londres dicte, Paris exécute. L’humanité est jetée à la mer, la solidarité criminalisée.
Finalement, les gouvernements n’ont pas de difficultés à s’accorder quand il s’agit de faire la chasse aux migrantEs.
La société civile se mobilise
L’opération Retailleau a mené à peu (mais déjà trop !) d’arrestations. Les militantEs d’extrême gauche ont su prévenir les personnes en danger et aussi se mobiliser en faisant des actions pour faire perdre du temps aux contrôles policiers, en manifestant dans les gares ou encore en bloquant les voies de trains.
Du côté de la justice, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France, le Gisti, le Collectif d’action judiciaire et d’autres, qui demandent de longue date la suppression de ces contrôles administratifs, ont introduit un recours devant le Conseil d’État en vue de suspendre cette instruction. Leur combat, juridico-politique, est crucial.
Notre camp, c’est celui des migrantEs
Ces rafles ne sont pas des accidents. Elles sont les produits logiques d’un système capitaliste et raciste, qui sélectionne les vies en fonction de leur « rentabilité ». Face à cette chasse à l’homme légalisée, notre devoir est clair : la solidarité sans condition avec les sans-papiers, la dénonciation implacable des politiques migratoires meurtrières et l’organisation collective pour leur faire face. Égaux, égales, personne n’est illégal.
Amel