Depuis mi-décembre, une centaine de jeunes mineurEs isoléEs occupent un bâtiment inoccupé de l’université Paul-Sabatier à Toulouse. La présidence de l’université a tenté de faire expulser ces jeunes et a entamé une procédure auprès du tribunal administratif (TA). Après un premier jugement défavorable aux jeunes fin décembre, une nouvelle audience a eu lieu vendredi 13 janvier, et la mesure d’expulsion a été levée par le TA. Les jeunes peuvent rester dans le bâtiment universitaire tant qu’aucun projet de réhabilitation ne se mettra en place !
Cette première victoire est le résultat de la mobilisation des jeunes, des associations qui les accompagnent (AutonoMIE, TEC 31), mais également de la communauté universitaire et de plusieurs organisations syndicales, notamment de la CGT du campus : collectes solidaires, rassemblements, pétitions…
Organiser la solidarité
Il s’agit maintenant d’organiser la solidarité sur la durée. Un collectif de soutien s’est mis en place sur le campus avec pour but notamment d’améliorer les conditions de vie des jeunes : remise en route du chauffage, accès aux douches, mise à disposition d’une salle de cours pour les apprentissages… À ce stade, la présidence refuse toujours d’apporter assistance à la centaine de jeunes réfugiés sur un campus accueillant 36 000 étudiantEs !
Au-delà, ce sont les pouvoirs publics qu’il faut mettre sous pression, à commencer par le Conseil départemental dirigé par le Parti socialiste. En effet, le Conseil départemental a l’obligation de prendre en charge ces jeunes mineurEs isoléEs. Il se soustrait à ses obligations en refusant de reconnaître leur minorité malgré les justificatifs dont disposent ces jeunes. À plus de 90 %, le tribunal pour enfants finit par reconnaître leur minorité au bout d’une procédure judiciaire qui prend plusieurs mois, laps de temps pendant lequel ils se retrouvent à la rue. Par ce mécanisme, sans cesse de nouveaux jeunes se retrouvent à la rue en arrivant en France. Cela doit cesser !
Imposer une solution pérenne
À Toulouse comme ailleurs en France, il y a urgence à mettre en place des lieux d’hébergement collectif pour les jeunes mineurEs isoléEs étrangerEs. Dans ces lieux pourraient intervenir les associations et les services sociaux. Cela permettrait que ces jeunes soient à l’abri le temps de réaliser les démarches administratives imposées par une administration départementale qui applique sans sourciller les consignes du ministre de l’Intérieur Darmanin : rendre la vie impossible aux étrangerEs arrivant en France !