La nouvelle sous-préfecture devait faciliter les démarches administratives des étrangerEs concernés par le renouvellement de leur titre de séjour, le dépôt de dossiers ou le retrait de leurs documents…
Pourtant à l’ouverture de cette sous-préfecture, tôt le matin, ce sont des dizaines de personnes qui se pressent devant les grilles espérant être reçues. En effet, depuis la dématérialisation des procédures — qui a entraîné la suppression de nombreux emplois —, les prises de rendez-vous s’effectuent uniquement sur internet et sont délivrées au compte-gouttes. Cette situation donne lieu à un marché noir de vente de prises de rendez-vous pouvant atteindre plusieurs centaines d’euros.
Privés de droits, d’emploi et de logement
Cette politique préfectorale bafouant les droits des étrangerEs a pour conséquence de fabriquer des milliers de sans-papierEs qui se retrouvent de ce fait en situation irrégulière, faute d’avoir pu renouveler à temps leur titre de séjour. Ces nombreuses démarches entraînent des pertes de journées de travail car les titres de séjour sont renouvelés pour des durées limitées. Il n’est pas rare pour beaucoup d’entre eux et elles de devoir attendre des mois, voire des années, surtout lorsqu’il s’agit de premières demandes de titres de séjour. Pour pouvoir bénéficier d’une carte de résidentE, il est nécessaire de renouveler une dizaine de fois son titre temporaire de séjour d’un an et de s’acquitter à chaque fois de la somme de 225 euros.
Les effets de cette politique sont insupportables et, dans certains cas, dramatiques pour des milliers d’étrangerEs : privés d’emploi et de droits sociaux, ils se trouvent menacés d’expulsion de leur logement. On peut également relever de nombreux cas d’étrangerEs résidant en France depuis des décennies qui doivent attendre des mois avant d’obtenir le renouvellement de leur carte de résidentE.
Collectif pour le respect des droits des étrangerEs
Un collectif pour le respect des droits des étrangerEs vient d’être créé. Le collectif assure une présence tous les vendredis matin devant la sous-préfecture de Saint-Denis. Cette action a permis que l’accueil se fasse à l’intérieur des locaux de la sous-préfecture et qu’un nombre plus important de dossiers soit examiné.
Cette politique délibérée fragilise et précarise les populations immigrées car il s’agit, comme l’a annoncé le ministre de l’Intérieur, « d’expulser plus et de régulariser moins » — l’extrême droite ne dirait pas mieux. Notre collectif appelle à une manifestation le vendredi 4 octobre à 9 heures devant la mairie de Saint-Denis pour se rendre à la sous-préfecture afin de dénoncer ces pratiques politiques discriminatoires et humiliantes et exiger la régularisation de tous les sans-papiers.
Comité NPA Saint-Denis