Mercredi 2 avril à 19 heures, Fayçal, arrêté après un contrôle d’identité, passe la nuit au poste en rétention administrative. En octobre dernier, à ses 18 ans, ce lycéen MIE (mineur immigré étranger) depuis deux ans, avait reçu une OQTF (obligation de quitter le territoire français)...
Le préfet avait à l’époque argumenté que la scolarité de Fayçal n’était pas une formation qualifiante alors qu’il est en seconde année de Bac pro. Refusant cet argument, le tribunal administratif de Nantes avait annulé l’OQTF. Dès le jeudi 3 avril au matin, le collectif UCIJ (Unis contre l’immigration jetable) avec des professeurs et des lycéens de la ville, se sont rassemblés devant le commissariat. Fayçal a été libéré à 11 heures, mais il est sous le coup d’une nouvelle OQTF.
Le mouvement lycéen se développeL’après-midi, 200 élèves ont manifesté dans toute la ville et, le lendemain, ils étaient près d’un millier, obtenant du sous-préfet l’annulation de la seconde OQTF et une autorisation provisoire de séjour jusqu’au 12 juillet.La mobilisation continue pour obtenir une carte de séjour au titre « vie privée et familiale » permettant à Fayçal la poursuite d’études jusqu’à l’obtention du Bac pro et après. L’information circule autour des lycéens regroupés dans le CACED (Collectif actions contre l’extrême droite). Un collectif de soutien s’est constitué avec tous les partenaires, élèves, enseignants, UCIJ, CSPSP (Collectif de soutien aux personnes sans papiers), MRAP, CACED et syndicats.Mercredi dernier, l’UCIJ s’est rassemblé après avoir appris l’arrestation d’Ali, jeune turc. Sans titre de séjour, il a été libéré à midi sans OQTF. Pour Fayçal, les lycéens ont manifesté jeudi et vendredi pour lui obtenir un titre de séjour avant les vacances de juillet. Les discussions pour associer la population commencent entre jeunes et comité de soutien. La perspective de la manifestation du 1er Mai se précise.
Charlotte et GG