Publié le Samedi 27 mai 2017 à 10h11.

Seine-Saint-Denis : « Un accueil digne pour les migrants, le droit à l’éducation pour leurs enfants ! »

C’est à plus de 200 que les professeurs des classes d’accueil de collèges et de lycées qui scolarisent les élèves étrangers se sont retrouvés ce jeudi 18 mai devant la direction départementale de l’Éducation nationale du 93 à Bobigny.

Faisant suite à une première mobilisation au mois de janvier, cette manifestation dynamique est venue affirmer la détermination des personnels à refuser la dégradation des conditions d’accueil des élèves étrangers.

Il faut dire que la situation n’a rien d’idyllique : il n’y a pas assez de classes d’accueil dans le département, et dans certains cas, les élèves peuvent attendre jusqu’à un an pour être scolarisés, et parfois bien trop loin de chez eux.

Essayant de faire face à cette situation sans débloquer les moyens suffisants, l’Éducation nationale crée maintenant des « unités pédagogiques » qui (si vous n’êtes pas experts en néo-mots bidons du milieu) veut dire que ce ne sont pas des classes mais des regroupements d’élèves qui suivent une partie de leurs cours dans ces « unités » et une autre dans les classes ordinaires (où, au passage, le nombre d’élèves explose)...

Cure d’amincissement pédagogique

Au lieu de 26 h en classe d’accueil, on passe à 20 h, voire 15h, voire 12 h dans ces fameuses « unités pédagogiques ». Ainsi, ces élèves déjà fragilisés par l’exil, le déracinement et des situations souvent précaires, sont volontairement mis dans des situations d’insécurité qui ne favorisent pas l’apprentissage. L’Éducation nationale veut maintenant faire passer les anciennes classes d’accueil bénéficiant encore des 26 h à la cure d’amincissement nommée « unités pédagogiques ».

Reçus par l’un des responsables de l’Éducation nationale, les professeurs n’ont obtenu aucune réponse concrète à leurs revendications. Une prochaine journée de grève, le mardi 13 juin, a d’ores et déjà été votée par l’assemblée générale des professeurs mobilisés. Leur détermination est intacte. Il faut continuer !

Correspondante