Musée de l’histoire vivante de Montreuil : http ://www.museehistoirevivante….
Mais pourquoi donc aller voir une exposition sur le centenaire du congrès de Tours qui verra l’explosion la social-démocratie du 19e siècle et la naissance du Parti communiste ? Eh bien parce que cette scission voit la naissance d’un parti réellement révolutionnaire, inspiré par la jeune révolution d’Octobre 1917. Les révolutionnaires de 2020, après maintes péripéties, en sont héritiers.
Grande guerre et révolution russe
L’exposition présentée par le Musée de l’histoire vivante de Montreuil (MHV) n’évoque pas uniquement le congrès de Tours en 1920 mais la période de 1914 à 1924. Les premiers documents annoncent la catastrophe qui vient : la Grande guerre, ses millions de victimes et la trahison du Parti socialiste qui plonge dans la fange patriotarde de l’Union sacrée. Le travailleur allemand n’est plus, à ce moment terrible, un frère exploité par le capitalisme. Il devient le boche, le vert-de-gris, le schleu, l’ennemi des travailleurs de la patrie France. Cette année est aussi celle de l’assassinat de Jean Jaurès, fondateur de l’Humanité (1904) et initiateur de l’unification de divers groupes socialistes en 1905, sous le nom de Parti socialiste (SFIO).
Puis après quatre années de boue, de misère et de mort, la révolution prolétarienne a triomphé en Russie. Beaucoup de militantEs sont passés de l’incantation révolutionnaire du Parti socialiste depuis sa fondation à la soif de justice sociale par une réelle révolution, un acte devenu concret en Russie des soviets.
En soumettant au vote de l’assemblée du congrès l’adhésion du Parti socialiste à la IIIe Internationale et à ses 21 conditions, la scission était inévitable. Ce ne fut pas une catastrophe pour le mouvement ouvrier. Au contraire, c’était la naissance d’un nouveau parti au service de la classe ouvrière et ayant pour but non seulement la Révolution, mais aussi de révolutionner la société.
Affiches, journaux, photos
De salle en salle, l’exposition nous fait traverser la décennie 1914-1924 grâce à de nombreux et très rares documents originaux : affiches, journaux, photos, lettres manuscrites... Le musée remet aussi des noms sur les visages des déléguéEs anonymes grâce à une très belle série de photographies. On peut aussi voir cet unique film de trois minutes qui montre l’arrivée des délégués au congrès. Enfin, dans la dernière salle, l’équipe du MHV a fait reconstituer, à un échelle moindre, la salle du Manège à Tours (détruite en 1940). Et là chaque visiteur, après avoir déambulé entre les documents et s’être imprégné des débats de l’époque, peut voter pour l’une des 3 motions présentés au congrès (par le biais d’un QR code).
Le MHV est un habitué des expositions de grande qualité sur l’histoire du mouvement ouvrier. RaDAR (http://association-radar…) lui prête régulièrement des documents. Si les expositions sont la première raison de venir au MHV, la seconde, c’est le cadre : une maison bourgeoise au cœur d’un très beau parc.
Pour celles et ceux qui ne peuvent pas venir voir l’exposition, il y a aussi un très beau catalogue de 184 pages pour 19 euros.