Le conseil de surveillance d’Areva, l’a annoncé lundi 30 novembre à 23 h 30 : c’est l’offre d’Alstom Schneider qui a convaincu un Sarkozy tout acquis à leur cause. Depuis l’annonce en juin de cette vente, tout le monde le sait : le numéro 3 mondial de la transmission et distribution d’énergie doit retourner dans le giron d’Alstom. Patrick Kron, PDG d’Alstom et ami personnel du président en rêve et c’est l’occasion de contenter Martin Bouygues, autre ami et actionnaire majoritaire d’Alstom. Qu’importe si cette offre est porteuse de centaines, voire de milliers de licenciements (en France, sept ou huit usines en doublon chez Schneider !), il faut faire plaisir à ses amis. À l’heure de la conférence industrielle, chère à la CGT et sa défense de la politique industrielle française, qui va se plaindre du choix d’un acheteur franco-français ? Déjà en 2004, Sarkozy en imposant à Areva le rachat pour 940 millions d’euros, de la division la plus rentable d’Alstom, se proclamait sauveur des emplois. Aujourd’hui, il va déclarer sauver « un fleuron de l’industrie française » en vendant T&D, ses 31 000 salariés dans le monde, ces 5 500 travailleurs en France pour 4 milliards d’euros! Derrière cette vente censée permettre le financement de la construction des EPR, et payer le gouffre financier de l’EPR finlandais, se cache également la nécessité pour Areva de financer le démantèlement des centrales nucléaires françaises construites dans les années 1960. Avec cette vente et les autres mesures prévues, l’État permet à Anne Lauvergeon de réaliser son vieux rêve : ouvrir le capital d’Areva à des fonds privés, privatiser le nucléaire !Si depuis l’annonce de la cession, l’ensemble des syndicats européens s’est prononcé contre la vente et le maintien de la branche dans Areva, cette position a fort peu dépassé le stade incantatoire. Toutes les propositions de mobilisations ont été minorées voire condamnées. Comme la manifestation du 23 novembre devant le siège d’Areva, appelée par la CGT, FO et la CGC qui a regroupé modestement 200 salariés venus de tous les établissements de France, mais a été dénoncée par le comité de groupe européen car trop française ! À aucun moment, les milliers de travailleurs européens n’ont été appelés à lutter ensemble à l’exception d’une pétition ! Avec Alstom Schneider comme repreneur, il faut impérativement retrouver dans T&D le chemin de l’unité et de la solidarité internationale dans les luttes. Ce n’est qu’à cette condition que nous pourrons lutter efficacement contre les restructurations massives à venir ! Correspondant