Les salariéEs de General Electric (GE) à Villeurbanne sont en grève depuis trois semaines contre des licenciements. Le PSE concerne plus de 600 postes en France, dont la moitié de l’usine de Villeurbanne.
General Electric n’en est pas à son coup d’essai. Déjà l’an dernier, le site de Villeurbanne était concerné par un PSE jusqu’à ce que la direction le retire – pour en concocter un bien pire.
Grève militante contre des licenciements subventionnés
Avec ce nouveau plan de licenciements, 3 000 postes seront passés à la trappe depuis le rachat d’Alstom en 2015. GE s’était pourtant engagé à créer 1 000 emplois. Personne n’en a vu la couleur. Le groupe a préféré payer une amende de 50 millions d’euros. Exactement la somme promise par Bruno Le Maire le 1er décembre pour « développer de nouvelles activités industrielles »… et financer le plan social !
La grève a démarré le 23 novembre. Très vite, les grévistes se sont tournés vers les autres salariéEs du groupe, à commencer par celles et ceux de Saint-Priest, dans la banlieue lyonnaise. Le 3 décembre, des équipes de grévistes sont parties sur d’autres sites, à Aix-les-Bains et à Montpellier. À Aix, ils ont débrayé l’équipe en poste dans une chaude ambiance.
Le risque d’extension a fait peur à la direction, qui a entamé le 7 décembre des négociations pour canaliser la colère. Elle a concédé quelques emplois sur le site de Villeurbanne, en est revenue aux primes et mesures d’âge du premier PSE et a payé cinq jours de grève. Alors, un partout la balle au centre ? Pas forcément, car ces trois semaines de lutte peuvent changer la donne.
Et maintenant ?
Le 1er décembre, des grévistes sont montés à Paris pour interpeller le gouvernement. Devant l’Assemblée, Mélenchon a entonné son couplet sur la casse de l’« industrie française » par un groupe étatsunien. L’occasion pour les chantres du nationalisme économique de vanter leur programme pour 2022. Mais ce n’est pas la gauche avec ses « cocoricos » qui sauvera les emplois chez GE.
Rappelons que c’est Montebourg, hier ministre socialiste du « Made in France » et aujourd’hui en coquetterie avec les Insoumis, qui avait entériné les fausses promesses de créations d’emplois au moment du rachat d’Alstom.
Les salariéEs de GE n’ont rien à attendre de ces stratèges industriels et de leur protectionnisme qui vise « l’intérêt national » et pas celui des travailleurEs.
Aujourd’hui, les salariéEs GE de Belfort sont touchés par de nouveaux licenciements. Seule une riposte d’ensemble des GE pourrait faire reculer la direction. Et ils et elles ne sont pas seuls. Bien des travailleurEs sont touchés par des suppressions d’emplois. D’ailleurs les grévistes ont commencé à se tourner vers d’autres, en rencontrant le 1er décembre ceux du groupe TUI, ils et elles pourraient être un point de ralliement dans la bataille à mener contre les licenciements.