À proximité du site prévu pour l’enfouissement des déchets radioactifs les plus dangereux, 99 % de la radioactivité enfouie, future troisième zone la plus nucléarisée du monde, se tenait du 3 au 4 juin le camp Bure Anti-K, qui a ensuite rejoint la grande manifestation « 200 000 pas a Bure » qui s’est déroulée dimanche 5 juin.
Ce camp, co-organisé par le NPA local et tous les collectifs révolutionnaires du secteur, a rassemblé plus de 200 personnes, ce qui est considérable compte tenu des conditions climatiques... Le dimanche matin, nous avons rejoint les 2 000 manifestantEs venus dénoncer les folles menées de l’industrie nucléaire civile et militaire, guidée par la fuite en avant destructrice des profits capitalistes.
Après l’arrivée d’un cortège de tracteurs, des villageois et des agriculteurs ont pris la parole pour dénoncer l’annexion des terres agricoles et des forêts autour de Bure. Le NPA est intervenu pour souligner l’impasse institutionnelle et la compromission des pouvoirs publics avec les lobbies et le Medef, que ce soit au niveau de la loi El Khomri ou de Cigeo à Bure.
Un concert de casseroles a eu lieu pour dénoncer les tricheries abjectes de l’Andra et des autorités. Puis, à l’aide des pavés ramassés sur place, nous avons construit tous ensemble un grand monument pour réaffirmer notre colère et notre résistance.
C’est qui les « casseurs » ?
Seul bémol, à la fin de cet événement bon enfant, les grilles de l’Andra ont été prises d’assaut et rudement secouées par une partie des manifestantEs, ce qui a suscité l’ire de certains bien-pensants.
Pris à partie et sommés honteusement de « choisir leur camp » par quelques co-organisateurs, les membres du NPA local ont naturellement tenu bon et soutenu les prétendus « casseurs »... qui n’ont au final rien cassé.
Cette colère est légitime face à l’abomination capitaliste, matérialisée à Bure par le plus honteux des projets. Elle doit pouvoir s’exprimer en toute liberté et toutes les sensibilités de lutte doivent être respectées.
Claude Kaiser