169 (entendre « sans 69 » !) cyclistes ont débarqué dans Toulouse dimanche 21 avril. Iels venaient de Castres pour soutenir la solution alternative à l’autoroute qui vise à revitaliser le territoire autour de mobilités renouvelées (véloroute Nationale 1, RN126 sécurisée et train modernisé).
Leur descente très applaudie des allées Jean-Jaurès, entre deux haies de manifestantEs, a donné le départ de la manifestation. 5 000 personnes, à l’appel du Collectif toulousain contre l’A69, ont défilé pour protester contre l’avancée du chantier entre Castres et Toulouse.
Ce projet est totalement à contresens. Pour un gain de temps dérisoire (10 minutes) les dégâts seront importants et irréversibles. 300 hectares de terres agricoles et forestières artificialisées, zones humides ravagées, nombreuses espèces menacées, communes coupées en deux. Pour alimenter les énormes besoins en matériaux, deux usines à bitume vont entraîner des pollutions dangereuses, les gravières d’Ariège mises à contribution vont menacer les nappes phréatiques et les terres arables.
Catastrophe pour l’environnement et scandale social
La privatisation des portions à deux voies existantes et le prix astronomique du futur péage montrent que cette autoroute a pour seule vocation de servir l’entreprise Pierre-Fabre et ses amis. Pour les autres, le trajet sera sensiblement augmenté.
Aidé par les pouvoirs publics, appuyé par une répression permanente et brutale, le constructeur passe en force : pour accélérer le chantier, NGE-Atosca perce les nappes phréatiques pour assécher de manière totalement illégale les zones de chantier et décaisser au plus vite au-delà des nappes souterraines. D’énormes quantités d’eau gaspillées polluent le milieu naturel et le Girou.
Les fondations du projet : anachronisme et fraude
Ce projet anachronique a été mise en place dans les conditions les plus troubles, prise illégale d’intérêts, collusion entre l’administration et l’entreprise du BTP, lobbying auprès des éluEs de tous bords. Pierre-Fabre a toujours fait campagne pour ce projet, mais aussi le fonds d’investissement ARDIAN, spécialisé dans les infrastructures, qui a joué un rôle clé dans l’élection de Macron en 2017. Dans ce contexte lugubre, révélé par France Info, Thierry Bodard actuel directeur d’ATOSCA, concessionnaire de l’A69, est visé par un signalement au Parquet national financier pour prise illégale d’intérêts, favoritisme, blanchiment et fraude fiscale.
Cette autoroute ne doit pas voir le jour. Les collectifs multiplient les initiatives, les recours juridiques. Trois ZAD freinent l’avancée du chantier et protègent des zones sensibles. Une mobilisation nationale est indispensable pour que le gouvernement suspende les travaux, prenne en compte les solutions alternatives, écoute les avis des scientifiques et fasse respecter la loi. Prochain rendez-vous : 7, 8 et 9 juin, dans le cadre de la saison 7 des Soulèvements de la Terre. Le NPA sera présent pour faire entendre la voix des résistances agricoles, sociales et environnementales.
Correspondant