La semaine du 20 au 27 septembre a connu une mobilisation historique pour la justice climatique. Avec plus de 7,5 millions de manifestantEs dans 185 pays, c’est la plus importante mobilisation coordonnée à l’échelle mondiale depuis 2003, contre la guerre en Irak. Une nouvelle génération naît à l’action collective et politique, elle entraîne d’autres secteurs de la société : syndicalistes, scientifiques, parents… De nouvelles mobilisations sont prévues les 29 et 30 novembre à la veille de la COP25.
L’inaction climaticide continueLa COP25 ne pouvant se tenir au Brésil chez le climato-négationniste Bolsonaro, elle avait été déplacée à Santiago au Chili. Mais comme il aurait été cynique et caricatural de l’organiser sous la menace d’une armée qui s’est funestement illustrée sous la dictature de Pinochet, elle aura finalement lieu du 2 au 13 décembre à Madrid. Auto-baptisée « COP de l’action », elle affiche, comme chaque nouveau rendez-vous international, l’ambition « d’accroître les engagements des pays ». L’Accord de Paris lors de la COP21 en 2015 a enregistré les contributions déterminées au niveau national ; l’addition de ces engagements, même s’ils étaient respectés, ce qui est loin d’être le cas, conduit à une hausse de la température moyenne bien supérieure à 3° C. Il faut donc faire miroiter de nouveaux engagements révisés à la hausse pour... la COP26 à Glasgow en 2020. Ce système est incapable de répondre au défi climatique parce qu’il refuse de prendre le problème à la racine : les énergies fossiles.
Produire moins, partager plus Pour avoir une chance sur deux de maintenir la hausse de la température en dessous de 1,5° C, les émissions de carbone doivent être réduites drastiquement avant 2030. Or 80 % des émissions sont dues aux énergies fossiles qui, dans le système actuel, couvrent 85 % des besoins en énergie. Il ne s’agit pas d’une transition, mais d’une révolution énergétique nécessaire. Passer à un système énergétique 100 % renouvelable ne suffit pas, il faut rompre avec le productivisme inhérent au capitalisme qui pousse à produire toujours plus donc à consommer toujours plus. Pour cela, l’inventivité du système est sans limite. Le Black Friday, grand moment d’incitation à acheter toujours plus, en est un bon exemple. À l’inverse, nous voulons définir démocratiquement ce qui doit être produit pour répondre aux besoins en respectant les contraintes écologiques. Cela suppose de supprimer les productions inutiles et nuisibles, d’en finir avec le gaspillage d’énergie, de ressource et de travail dû à la publicité et à l’obsolescence programmée.
La convergence à l’ordre du jourLes journées des 29 et 30 novembre se situent au cœur d’une période intense : manifestations féministes, luttes pour la santé, contre la précarité et le chômage, Gilets jaunes, grèves pour défendre le droit à la retraite, manifestations antiracistes et contre l’islamophobie... La convergence est plus que jamais à l’ordre du jour face à un système qui, en plus d’épuiser et détruire les travailleurEs, épuise et détruit aussi l’ensemble de la vie, celle des humains et celle de la nature. Cette convergence pour imposer un système social fondé sur des principes démocratiques, féministes et écologiques ne peut se construire que par et dans les mobilisations, les débats, l’auto-organisation, les grèves et les blocages.Commission nationale écologie