Le système de production est néfaste pour l’environnement et la santé, avec un réchauffement climatique global, un appauvrissement de la biodiversité et une approche prédatrice des ressources. Ce système basé sur une logique de profits pour quelques-uns, est le même qui détricote et privatise les services publics liés aux forêts, empêchant toute approche respectueuse et objective de l’environnement. Un changement radical de cap social et écologique est urgent.
Les forêts sont des espaces qui fournissent de nombreux services sociaux et écologiques, si bien que l’ensemble de la société bénéficie au quotidien des forêts.
État des lieux des forêts
Cependant, avec le réchauffement climatique, elles souffrent. Les essences dépérissent du fait de sécheresses de plus en plus intenses qui facilitent les agressions des arbres par d’autres organismes, par la propagation de maladies et diminuent ainsi leur résilience face aux événements climatiques extrêmes et aux incendies.
Ainsi, les essences, lorsqu’elles ne dépérissent pas, migrent vers les hautes altitudes ou latitudes ou sont remplacées par des espèces plus adaptées. Si la situation est préoccupante, une connaissance approfondie des forêts et une approche forestière qui réponde aux besoins du vivant et de la société, sans la dégrader, est possible et nécessaire. À ce jour le bilan est pourtant tout autre.
Capitalisme et forêts
Si, à l’échelle mondiale, la déforestation est très préoccupante, en France métropolitaine une politique de reforestation massive, couplé à un reboisement naturel (exode rural, changement d’activité), œuvre depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et occupe à présent le tiers du territoire. Pour autant ces espaces suivent aujourd’hui un objectif productiviste guidé par la pression des industriels du secteur. La malforestation fait la loi, avec des forêts fragilisées par des monocultures et un ONF en cours de privatisation et qui aurait perdu près de 53 % de ses effectifs depuis 1985. Rendant difficiles voire impossibles nombre de ses missions.
À côté de ce détricotage, le gouvernement dégrade Météo France qui est un outil central de compréhension de l’évolution du climat. Ce service compétent en matière d’études et de prévention des précipitations, sécheresses et feux de forêts, aura subi une baisse drastique de 31 % des effectifs entre 2008 et l’horizon 2022 et de 70 % des sites météorologiques sur la même période. Par ailleurs la profession alerte sans réserve sur l’absence de données concernant le déploiement en force de la 5G qui utilise un spectre d’ondes proches et qui pourraient fortement perturber les mesures et prévisions météo. Alertes restées à ce jour lettre morte.
Des luttes à développer
Enfin, concernant les sapeurEs-pompierEs qui ont un rôle central de prévention et la maitrise des incendies, s’il est vrai que leurs effectifs ont légèrement augmentés depuis 2000 passant de 233 000 à 253 000 en 2020, le nombre d’intervention a augmenté de 37 % (population vieillissante, territoires dépourvus de services de santé, nouvelles missions), ce qui a pour résultat de les rendre moins disponibles.
En résumé, le gouvernement, de par ses choix technologiques, de politique environnementale et de casse des services publics, met en danger les écosystèmes forestiers et les personnels de manière immédiate, et la population à court et moyen terme (feux de forêt et épisodes climatiques extrêmes difficilement anticipables).
Pour autant ce sont trois secteurs où le syndicalisme est présent, en particulier avec Solidaires à l’ONF et Météo France, et la CGT chez les sapeurEs-pompierEs. Si pour l’ONF et Météo France le réchauffement est pris en compte dans l’approche syndicale, il semblerait que ce ne soit pas encore le cas au niveau des pompierEs. Un point d’appui important et à encourager pour les luttes sociales écologiques en cours et à venir !
La semaine prochaine : « Quelles perspectives ? »