Ces divergences ont démarré en 1997 au moment de la participation au gouvernement « gauche plurielle » de Jospin, et se sont renforcées avec la participation au gouvernement Ayrault. Entre l’acceptation de la politique d’austérité du PS par les deux ministres écologistes Cécile Duflot et Pascal Canfin et le renoncement à des revendications fondamentales telle la sortie du nucléaire, les couleuvres ont été dures à avaler pour les militants. Le découragement et l’écœurement ont vidé les rangs.
Aujourd’hui, les défaites électorales et la fuite des militants percutent le parti qui paye le prix de sa cogestion avec le PS. Que certains comme Placé ou de Rugy, plus habitués aux salons de la République qu’aux luttes, théorisent sur une ligne de compromission avec les défenseurs de la croissance et de l’austérité, ne surprendra personne. Démissionnaires, ils créent un nouveau parti dont le nom même, Écologistes !, rappelle le vide politique du « ni droite ni gauche » mais qui sera commode pour justifier une participation à un gouvernement de droite ou PS. Ce parti trouvera preneur chez Waechter et Hulot qui brassent plus d’air qu’une éolienne, et sont de fidèles accompagnateurs des gouvernants. Des appels sont aussi lancés au Front démocrate de Jean-Luc Bennahmias, à Génération écologie et CAP21 de Corinne Lepage. Rien à en attendre donc...
Duflot joueuse de flûte ?
Cécile Duflot joue, elle, une partition différente pour exister et se placer pour les présidentielles de 2017. Sa petite musique endormira peut-être les amnésiques, mais pas les militants de terrain qui n’ont pu compter sur son soutien pendant son séjour gouvernemental. Elle a beau dire de Placé et de Rugy qu’« ils ont renoncé à la transformation écologique de la société et pensent qu’il faut s’adapter au monde tel qu’il est aujourd’hui » (Libération du 9 septembre), elle n’est pas crédible. Qu’a-t-elle fait d’autre quand elle était ministre, en votant tous les textes clefs du gouvernement Hollande ? De même, quand Atomic Royal, bafouant une fois de plus les maigres engagements pris par Hollande, a annoncé que la centrale de Fessenheim fermerait quand l’EPR de Flamanville démarrerait, c’est-à-dire en 2018, l’a-t-on entendu s’insurger ?
Quel que soit le discours, EÉLV est une machine électorale qui assure à quelques-uns des places dans les institutions. Ce n’est pas un parti utile aux batailles écologiques de terrain.
Pourtant, la COP21 se prépare. Pour le NPA, il s’agit de construire une mobilisation massive pour dire que l’urgence due à la rapidité du réchauffement climatique impose de revoir nos modes de production et de consommation, de réfléchir à la façon de satisfaire les besoins sociaux au nord, mais surtout au sud dont les peuples vont être les premières victimes. Ce changement de société ne sera possible qu’en retirant le pouvoir de nuisance aux lobbies pétroliers, bancaires et industriels qui détruisent la planète et nos vies. Il n’est plus possible d’ignorer que le capitalisme ruine l’humanité, exploite jusqu’à plus faim les ressources et tue la biodiversité. Il doit être dépassé et remplacé : socialisme ou barbarie, une question plus que jamais actuelle.
Commission nationale écologie