On connaissait les énormes problèmes rencontrés par Areva sur ces chantiersen Finlande et à Flamanville (Manche) : béton fissuré, soudures défectueuses. Mais l'annonce faite conjointement par les autorités de sûreté nucléaire (ASN) britannique, française et finlandaise, montre que la situation est pire que tout ce que l'on pouvait imaginer.
Les autorités de sûreté nucléaire (ASN) ont émis de sérieuses réserves sur le système de sûreté du réacteur de Flamanville. Ilest en effet particulièrement dangereux car il utilise du mox, un mélange d'uranium et de plutonium.
Le système de «contrôle-commande» de l'EPR, mis en cause par le rapport de l'ASN, est qualifiéd'«épine dorsale et de cerveau des réacteurs nucléaires». La faille provient du fait que les systèmes automatiques censés prendre le relais des procédures classiques en cas de problème dépendent du même système que les procédures classiques. Ainsi, en cas de panne, le système de secours peut tomber lui aussi en panne, puisqu’il provient de la même architecture que le système classique. Cette nouvelle très grave vient s'ajouter à une longue liste de dysfonctionnements dans cette entreprise en voie de privatisation qui accélère sa course au profit : déchets abandonnées en Russie, découverte de stock de plutonium à Cadarache, fuite de plus 300 kilos d’uranium au Tricastin, soutien au coup d'État au Niger (notre principal fournisseur d'uranium), etc.
Loin d'être une énergie propre, le nucléaire est au contraire une menace terrible pour l'humanité.Et en premier lieu pour les travailleurs des centrales, des entreprises de sous-traitance qui assurent l’essentiel de la maintenance et du nettoyage, le gros œuvre de construction des réacteurs, ainsi que les travailleurs des mines d’uranium qui fouillent les terre sans être informés des dangers qu’ils encourent.Les sommes colossales – près de 5 milliards d'euros – investies dans le réacteur de Flamanville sont un énorme scandale car l'EPR est aussi inutile que dangereux. Il est donc urgent d'arrêter l'EPR et de lancer un plan d'économies d'énergie, en particulier d'isolation de l'habitat, et de développer véritablement les énergies renouvelables, plans dont les financements doivent être assurés par la taxation des profits des grandes entreprises énergétiques.
Qui paiera ladette de 2 milliards d'euros qu'Areva doit aux autorités finlandaises à cause de son chantier de réacteur EPR en Finlande ? Pourquoi construire un nouvel EPR alors que la France est déjà en surproduction d'électricitéet que, pour le même investissement,on crée plus d'emplois et d'énergie avec les énergies renouvelables et les économies d’énergie qu'avec le nucléaire1?Areva et le gouvernement refusent de répondre à ces questions.
Face à l'inconscience et à l'irresponsabilité des dirigeants, le NPA appelle tous les citoyens à se mobiliser pour arrêter ce projet. Il est temps d'en finir avec la tartufferie duGrenelle de l'environnement, cautionné hélas par de nombreuses associations écologistes, et où il est impossible de parler du nucléaire. L’heure est de lancer une vaste mobilisation populaire afin de mettre un terme à ce projet désastreuxetd'enclencher une dynamique qui nous permettra de sortir de la folie du nucléaire.
Laurent Grouet
1.Voir l’étude «Un courant alternatif pour le Grand Ouest» publié par le réseau Sortir du nucléaire