Le 10 avril, la manifestation – interdite ! – contre l’extension du Stade rennais à La Prévalaye1 a réuni 500 personnes. Elle s’est inscrite, cette fois, dans le cadre de la démarche nationale de l’appel « Les soulèvements de la terre ».
« Nous ne nous résoudrons pas à la contempler, impuissantEs, isoléEs et enferméEs chez nous. […] Les causes et les responsables de la destruction des sols nous entourent : bétonisation, industries polluantes, et accaparement des terres vivrières par l’agro-industrie. Nous voulons cibler et bloquer ces responsables. Nous voulons aussi occuper et cultiver les terres qui nous ont été arrachées. […] C’est maintenant ou jamais, nous avons décidé de jeter nos forces dans la bataille. » Ainsi s’expriment les signataires de l’appel signé à Notre-Dame-des-Landes (ça annonce la couleur !) le 24 janvier 2021.
« Nous sommes : toi, moi, vous »
Celles-ci et ceux-ci se présentent comme « des jeunes révoltéEs qui ont grandi avec la catastrophe écologique en fond d’écran et la précarité comme seul horizon » ayant « lutté contre la loi travail, les violences policières, le racisme, le sexisme et l’apocalypse climatique » et aussi « des habitantEs en lutte attachéEs à leur territoire » ayant « arraché des victoires locales ». Et encore, des paysanEs s’efforçant « d’établir une relation de soin quotidien à la terre et au vivant pour nourrir nos semblables », se sentant touTEs « isoléEs et impuissantEs face à l’atomisation des luttes, aux difficultés d’agir, et à la voracité des possédants. » Ensemble ils et elles nous appellent à rejoindre leurs actions et réflexions.
Un véritable plan d’action en deux saisons
Saison 1 : occuper des terres, bloquer l’industrie de la construction, en appuyant sur des luttes locales. Reprendre ou préserver des terres menacées – Les Vaites à Besançon (27 mars), La Prévalaye à Rennes (10/11 avril), Le Pertuis, entre Saint-Étienne et Le Puy-en-Velay (22/23 mai), contre la déviation de la RN88. Et aussi lutter contre l’extension de deux carrières de sable Lafarge et GSM et contre l’intensification du maraîchage industriel au sud de Nantes, à Saint-Colomban (19/21 juin) lors d’un camp de rencontres et d’actions. Une « surprise » : à partir du 29 juin, une semaine de blocages simultanés ciblant toute la chaîne du bâtiment et des grands projets inutiles en Île-de-France !
Saison 2 en septembre : donner une résonance directement politique via une marche populaire jusqu’aux portes du ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation à Paris. Puis, tout au long de l’automne et de l’hiver, des actions de réappropriation dans les institutions en charge de l’allocation et de l’attribution des terres. Enfin, cibler les industries qui empoisonnent la terre avec leurs pesticides et engrais de synthèse.
Un outil pour la lutte
Nombre de militantEs du NPA, investis dans certaines de ces luttes, partagent la volonté de tisser des liens entre elles et de leur donner une expression politique commune. Nul doute que, comme cela a été possible autour des mobilisations de NDDL, des cadres communs pourront émerger et permettre les convergences annoncées.
- 1. Lire l’Anticapitaliste n°563.