Un, deux, à trois on saute ? Nicolas Sarkozy ne semble pas connaitre cette blague enfantine. Il vient en effet de décider le lancement d’un deuxième réacteur EPR, envisageant l’annonce d’un troisième dans les mois à venir.
Alors que premier chantier de l’EPR en Finlande a accumulé déboires et retards dont la note s’avère chaque jour de plus en plus astronomique ; alors le premier EPR français n’est pas encore debout, c’est une nouvelle fois la fuite en avant qui prévaut.
Il est vrai que la mauvaise santé économique de l’industrie nucléaire, due notamment à la crise économique, nécessitait un tel coup de pouce à un fleuron de notre industrie. De plus, la récente vague de froid qui a mis en lumière l’incapacité du nucléaire à répondre à des situations exceptionnelles (ce qui est aussi le cas lors de grandes sécheresses) et l’obligation faite à la France d’importer de l’électricité produite avec du charbon risqueraient de déciller les yeux de certains.
Il est loin le Grenelle de l’environnement où le gouvernement avait essayé de faire croire que « pas de nouveau site nucléaire » signifiait « pas de nouveau réacteur ». C’est Penly (76) qui se retrouve l’heureux bénéficiaire de l’encombrant fardeau.
Il est plus que temps de briser le consensus politique qui fait du nucléaire une source d’énergie indispensable. Ni sur le plan des besoins énergétiques ni sur le plan de l’emploi la poursuite du programme nucléaire français n’apporte des solutions à hauteur du potentiel des économies d’énergies et du développement d’énergies renouvelables.