Particules fines, si fines... Rien n’arrête ces poussières de moins de 2/100 de mm, elles pénètrent entièrement le système respiratoire. Les dégâts sont considérables tout particulièrement chez les enfants, les personnes âgées, les personnes affaiblies par la maladie : asthme, bronchite, bronchiolite...
Ces particules sont cancérigènes et provoquent donc des décès. Et la situation est perverse : les efforts d’endurance, ordinairement bénéfiques, sont déconseillés, car plus vous ventilez, plus vous dégustez... Deux associations, « Écologie Sans Frontière » et « Respire », se tournent d’ailleurs vers les tribunaux.Ces pics de pollution sont provoqués par la conjonction d’un phénomène météo – anticyclone, chaleur printanière, absence de vent et nuits froides – et l’activité humaine, à savoir le chauffage au bois, l’industrie et les transports, surtout la circulation automobile. Le diesel est mis en cause.
Une gratuité décidée en catastropheEn Île-de-France et dans de nombreuses autres collectivités, la gratuité a été décidée – en retard – du 14 au 16 mars. Toute partielle et étriquée qu’elle soit, cette mesure d’urgence est une formidable légitimation de notre revendication. Dans les discussions, nous en faisons le constat : la situation a changé du tout au tout. Il y a d’abord confirmation de la très grande gravité de la situation. Ensuite, ceux qui nous disaient « vous refusez de mettre les mains dans le cambouis, avec vous, utopistes, on rase gratis... », ont lâché le mot tabou, gratuité, en étant le dos au mur !L’activité des anticapitalistes et des antiproductivistes est boostée. Un moment trop rare où les militantEs ont l’oreille de leurs interlocuteurs, un moment privilégié à ne pas laisser filer ! Quand nous disons que la gratuité, c’est l’urgence sociale, l’accord est rapide. Mais désormais, quand nous disons que cette gratuité rejoint l’urgence écologique, nous ne prêchons plus dans le désert : oui, cette mesure de gratuité s’impose ! Urgence écologique et urgence sociale ensemble, pas l’un sans l’autre, c’est une idée qui monte.
Le débat est largement ouvert
Concernant le financement, le prix du ticket ne représente en moyenne que 20 % du coût global. Si pour financer la gratuité, il faut faire passer la contribution patronale de 1,8 % à 2,5 %, il faudra le décider. De plus, la présence dans les municipalités d’opérateurs privés comme Keolis ou Veolia, souvent en partenariat public/privé (PPP) est un des autres obstacles à lever. Remunicipaliser ces services publics est donc incontournable !
Et en rafale, dans le débat, surgissent maintenant des questions importantes. La sortie du « tout voiture » est maintenant en débat, avec une question immédiate, celle du moteur diesel. Et si on abandonne le diesel, on abandonne les salariés qui le fabriquent ? Interdire les licenciements, continuité du salaire. Propriété collective, socialisée, maîtrise démocratique... Vite, le bus arrive. Il s’agirait de ne pas louper le coche. Oui surtout pas louper le coche !
CorrespondantEs de la commission nationale écologie