Le 16 février à Tours, il y avait bien une manif contre la réforme des retraites comme partout ailleurs, mais pas seulement. Les anti-nucléaires s’étaient réunis face à la mascarade de débat public.
La Commission nationale du débat public (CNDP) laissait croire à un débat « démocratique » sur la question des EPR et sa filière, mais Macron et le Sénat sont venus rappeler qu’en matière de nucléaire on ne discute pas. Même Chantal Jouanno, présidente de la CNDP, a dû reconnaître que le gouvernement torpillait le vernis de cette pseudo-consultation et a annulé les débats.
Le lobby nucléaire en marche
En février 2022, Macron annonçait la relance de la filière et la durée de vie des centrales. En février 2023, il récidive lors d’un conseil politique sur le nucléaire annonçant sa volonté de construire 6 à 14 EPR2 et des SMR. Le Sénat de son côté légifère pour accélérer les procédures de construction de ces fameux réacteurs, le budget nucléaire militaire est boosté. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, n’est pas en reste et s’active auprès de l’Europe pour faire passer le nucléaire comme quasi vert et permettre l’essor de la filière hydrogène. Elle décide de la fusion de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) fragilisant encore la prise de décision pour la sûreté des centrales. On apprend aussi que le livret A servirait à financer EDF…
Les antinucléaires se rebiffent
De Bure, de La Hague, du collectif Loire Vienne Zéro Nucléaire, de la Sarthe et du Pays nantais, de Paris et d’ailleurs, les antinucléaires de Sortir du nucléaire (SDN), d’Arrêt du nucléaire (ADN) et d’autres collectifs sont venus à Tours le 16 février dire non à cette mascarade de débat public et à la relance du nucléaire. Elles et ils étaient 150 à débattre de l’avenir du mouvement antinucléaire et plus de 200 à manifester pour en finir avec cette industrie d’un autre siècle. Des débats se sont déroulés en ateliers sur les manières d’agir sur le débat parlementaire, sur les convergences et le milieu antinucléaire, sur les échéances à venir dont celle de Bure les 3 et 4 juin prochains.
Cette journée s’est achevée là où le débat de la CNDP devait avoir lieu par une soirée festive avec animation, prises de parole, chants et cantine militante (la Louche finale).
Qu’il soit civil ou militaire, le nucléaire est un choix de société et, comme sur les retraites, il y a urgence à faire reculer Macron et son monde.