Depuis mars dernier, le CAC 40 a augmenté de 55 % et Wall Street de 53 %. Marchés : la fête continue titrait la journal patronal La Tribune le 13 octobre… Les profits des banques sont plus élevés qu’avant la crise et les bonus distribués sont exorbitants aux traders. JP Morgan a annoncé un bénéfice de 3,6 milliards de dollars au 3e trimestre et les banques américaines ont distribué 140 milliards de bonus, plus qu’en 2007, l’année la plus florissante juste avant la crise.
En France, à un degré moindre, la situation est la même. L’origine de ces nouveaux profits « exorbitants » est simple : les banques ont reçu des prêts à des taux quasi nuls des États mais elles maintiennent voire augmentent le coût du crédit. La spéculation repart de plus belle, en huit mois le prix du pétrole a augmenté de 126 %. Les entreprises retrouvent la rentabilité de 2007, la plus forte depuis les années 1970. Cela grâce aux exonérations de ce que les patrons et l’État osent appeler les charges, grâce aussi aux licenciements, à la précarité, à l’intensification du travail. Pour sauver le système financier, les États ont déversé des milliards de dollars ou d’euros. L’argent coule à flot pour les financiers, les spéculateurs et les riches, mais c’est aux travailleurs, à la population de payer la facture. Le déficit de l’État explose, 140 milliards d’euros pour le prochain budget.
Pour nourrir la folle avidité des classes dominantes, Sarkozy va lancer son grand emprunt. Autant de nouveaux cadeaux aux riches auxquels l’État emprunte l’argent qu’il leur reverse de mille et une façons. Et la pression contre les salariés s’accentue sans cesse. Christine Lagarde, la ministre de l’Économie, ne veut pas « prendre de mesure nationale qui plomberait le système financier ». Pas question de taxer les profits. Mais ce sont bien pourtant ces profits qui plombent toute la marche de la société, qui la ruinent, détruisent l’économie, les services publics.
Face à cette folie financière, une mesure de salubrité publique devrait s’imposer : la nationalisation des banques sous le contrôle des travailleurs et de la population.
Yvan Lemaitre.