Une étude récente1 fournit des informations précieuses sur l’impact des politiques d’austérité dans l’éducation dans les pays riches (membres de l’OCDE), dont la France.
Les dépenses d’éducation sont partout essentiellement publiques, c’est-à-dire financées par l’impôt : en France, c’est le cas de 94 % du total, même si une partie conséquente de cet argent sert à financer l’enseignement privé. Les dépenses d’éducation représentent souvent une part déclinante du PIB et des dépenses publiques alors que la « priorité à l’éducation » est partout affirmée par les dirigeants... La dépense moyenne par élève dans le primaire et le secondaire tend à baisser partout dans la dernière période. Les réductions de crédits se manifestent d’abord par des réductions d’effectifs : ainsi en France, depuis 2002, les effectifs de personnels rémunérés sur crédits d’État des enseignements primaires et secondaires publics et privés ont diminué de 15 % depuis 2002 (près de 120 000 personnes), dont plus de 63 000 enseignants (– 10 %) et 55 000 pour les autres personnels (– 30 %).
Deux phénomènes préoccupants, reflets des « performances » de l’école, concernent tout particulièrement la France. D’abord la baisse du taux de scolarisation des 15-19 ans qui explique l’essentiel de la baisse des effectifs du secondaire entre 1995 et 2012 (400 000 jeunes au total ont ainsi disparu des lycées et collèges). Le « décrochage scolaire » se manifeste de plus en plus tôt, y compris dès 14 ans pour des jeunes encore soumis à la scolarité obligatoire. Ensuite, les enquêtes internationales montrent que la France figure parmi les pays de l’OCDE où le niveau des inégalités est le plus élevé et où l’impact de la catégorie sociale sur les résultats des élèves est aussi le plus important.
- 1. « L’éducation n’est pas épargnée », Pierre Concialdi, Chronique internationales de l’IRES n°148