Le gouvernement Ayrault est à peine en place que les plans de liquidation d’emplois soigneusement retardés le temps de la campagne électorale reviennent à la une de l’actualité. Le plan de restructuration d’Air France illustre les stratégies patronales avec la menace de 5 000 suppressions de postes.
Pour compenser le prétendu différentiel de coût avec la concurrence, le groupe doit imposer aux salariéEs une hausse de la productivité de 20 % et faire 2 milliards d’euros d’économie d’ici à fin 2014. Un milliard d’économies devrait provenir du gel des salaires. Le reste passant par la suppression de milliers de postes, y compris parmi le personnel navigant. Pourtant, depuis 2009, plusieurs milliers de salariéEs ont déjà quitté Air France via des départs « volontaires », limités au personnel au sol. Globalement, environ 800 personnes quittent chaque année Air France.
Pour nous faire payer la crise, les recettes sont partout les mêmes. Blocage des salaires, départs « volontaires » en retraite, suppressions de postes, augmentation de la productivité (le temps de vol des pilotes pourrait passer de 560 à 750 heures), restructuration (renforcement de la filiale « low cost », Transavia). Tout un symbole, cette politique est mise en œuvre dans une entreprise dont le ministre communiste Gayssot dirigea « l’ouverture du capital » en 1999.
Ce plan « social » n’est que le premier acte d’une série noire annoncée. ArcelorMittal, PSA, Florange, Petroplus, SNCM, Carrefour, Areva, SFR, General Motors seront dans les semaines qui viennent les têtes d’affiche de cette sinistre série. Cette offensive patronale va mettre en pleine lumière la réalité de la politique du gouvernement Ayrault-Hollande et du ministère du Redressement productif d’Arnaud Montebourg. Pour arriver à ses fins, la bourgeoisie n’hésitera pas à imposer des reculs de nos droits démocratiques. Les conventions collectives, le droit de grève sont dans la ligne de mire du patronat. Les mesures de restriction du droit de grève prises lors de la grève des agents de sûreté des aéroports montrent la piste sur laquelle le patronat aimerait qu’un gouvernement continue à avancer. C’est donc dès maintenant que la riposte des salariéEs doit se construire autour de l’interdiction des licenciements et de la réduction massive du temps de travail.
Robert Pelletier